Le développement de compétences informationnelles revêt une grande importance dans la réussite des étudiants aux études supérieures. L’adoption d’une pratique collaborative par les différents intervenants (enseignants, bibliothécaires, étudiants eux-mêmes) et services (Centre d’aide à la réussite, Services aux étudiants, etc.) impliqués dans le développement de ces compétences contribue de façon marquée à l’atteinte de cet objectif. Guy Bélanger et Marie-Michèle Lemieux, respectivement professeur à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et agente de recherche à l’Université du Québec, proposent dans cette édition du Tableau (vol.6, no.5) une réflexion critique sur le sujet de la collaboration au profit du développement des compétences informationnelles en s’appuyant sur des résultats de recherche.

Cinq raisons de mettre en place une pratique collaborative

Les auteurs de la fiche débutent en offrant cinq raisons de mettre de l’avant une telle approche.
  1. Les approches employées actuellement pour le développement des compétences informationnelles ont démontré leurs limites.
  2. L’approche proposée valorise le rôle de chacun des intervenants en plus de les responsabiliser.
  3. Elle permet le développement d’une relation d’interdépendance entre bibliothécaires et enseignants.
  4. Elle favorise le développement d’un cadre commun de référence qui définit les finalités recherchées.
  5. Elle permet de faire évoluer les approches actuelles vers des interventions interdisciplinaires mieux coordonnées en fonction des effets recherchés.

Qu’est-ce que la collaboration?

Le travail collaboratif se distingue du travail coopératif par le niveau d’interdépendance requis. Dans le travail collaboratif, l’action collective est axée vers une finalité commune et vise la résolution de problèmes complexes. Cela se fait par le recours à un cadre commun de référence, le partage d’expertises, de ressources et de responsabilités. Les auteurs permettent de bien comprendre que la communication, la coopération, la coordination et la collaboration ne sont pas des synonymes. Il s’agit plutôt d’un continuum composé de différentes approches qui diffèrent en fonction du niveau d’interdépendance.

Comment la développer?

Bélanger et Lemieux indiquent que l’instauration d’une véritable collaboration passe par la modification des pratiques actuelles puisque celles-ci s’exercent souvent en vase clos et de manière ponctuelle. Pour ce faire, il faut d’abord réunir les intervenants concernés par le développement des compétences informationnelles. Le but est de mettre en place les quatre phases du cycle de collaboration proposé par Levan (2016). Ces phases sont :
  • La co-analyse : établissement d’un diagnostic sur la situation actuelle (considération des différentes perspectives et divers besoins des parties prenantes).
  • La co-définition : définition des objectifs à poursuivre dans la mise en œuvre des interventions.
  • La co-réalisation : mise en œuvre concrète des interventions planifiées en considérant les responsabilités attribuées aux différents acteurs.
  • La co-évaluation : poser un jugement sur les interventions en fonction des résultats obtenus.
Il s’agit de phases qui sont complétées de façon cyclique. Cela devrait permettre le développement progressif d’une relation axée sur l’interdépendance où l’expertise de chacun est mise à profit. Les acteurs concluent la fiche en rappelant que la motivation des différents acteurs à s’impliquer activement dans le processus constitue la clé de voûte de toute la démarche.   Pour consulter directement la fiche (Le Tableau)