Le Réseau d’enseignement francophone à distance du Canada (REFAD) a publié en mars 2017 un document présentant des outils technologiques, des exemples de bonnes pratiques, des statistiques ainsi que des conseils afin de répondre aux questions relatives à l’inclusion des personnes en situation de handicap ou en processus d’alphabétisation et de francisation. Les auteurs de ce guide, François Dallaire ainsi que Frances Gravelle et Jean-Pascal Beaudoin (2e partie), offrent des réponses aux grandes questions suivantes :
  • Comment rendre accessible la formation à distance à des personnes en situation de handicap ou en processus d’alphabétisation et de francisation?
  • Quelles technologies doit-on utiliser pour favoriser la participation de ces usagères et usagers?
  • Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place?

À qui s’adresse ce guide?

Le document s’adresse aux personnes intéressées à la formation à distance, qu’elles soient liées à un établissement d’enseignement formel ou qu’elles agissent dans un cadre plus informel. Comme le soulignent les auteurs, «[l]a particularité de ce guide est de présenter la façon dont la formation à distance peut être adaptée et profitable aux personnes en situation de handicap ou en processus d’alphabétisation et de francisation».

Un guide en deux parties

Première partie

La première partie du guide s’attarde essentiellement aux aspects pratiques de la formation à distance. On y explore notamment les technologies de formation (ex. : Zoom.US, Adobe Connect, Open Meeting, Skype, Moodle, Coursera, etc.) ainsi que les technologies d’adaptation (ex. : logiciels de synthèse vocale, logiciel d’organisation et de planification, etc). Une place est également accordée aux bonnes pratiques (en formation à distance synchrone et asynchrone) et à des exemples de formation à distance (ex. : TELUQ, COFA, etc.) qui s’adressent à des personnes en situation de handicap ou encore à des personnes en processus d’alphabétisation et francisation. Au cours de cette partie, François Dallaire fait bien remarquer que les technologies et les pratiques qui permettent la formation à distance de personnes en situation de handicap ou en processus d’alphabétisation et francisation ont beaucoup évolué. Sur le plan technologique, il note que les options disponibles sont maintenant plus abordables et conviviales, en plus d’offrir plus de possibilités si on les compare à ce qui était offert il y a à peine quelques années. Les technologies liées à la reconnaissance vocale ont, par exemple, connu une évolution fulgurante. Les pratiques et les méthodes d’enseignement ne sont pas en reste, mentionne-t-il. Dallaire conclue en affirmant que «[c]’est en allant chercher des clientèles atypiques que la formation à distance augmentera sa visibilité et sa pertinence». Sur le plan technologique, c’est probablement l’évolution de l’intelligence artificielle qui offre le plus de promesses en ce qui concerne la création de nouveaux outils qui faciliteront la conception et la diffusion de la formation à distance.

Deuxième partie

La deuxième partie se caractérise quant à elle par la place faite à l’expérience de l’Université d’Ottawa. On y présente un contenu plus universitaire avec des références, des statistiques, de bonnes pratiques, etc. Les auteurs soulignent les efforts mis de l’avant pour favoriser la formation et les gestes posés pour favoriser la formation à distance des personnes en situation de handicap. Plus particulièrement, ils abordent dans un premier temps les cadres légal et conceptuel de l’accessibilité pédagogique. Les stratégies d’accessibilité et les pratiques d’enseignement inclusives se retrouvent, quant à elles, abordées dans un deuxième temps. Au terme de cette section, Gravelle et Beaudoin, concluent qu’«[à] l’ère du 21e siècle, le rôle de professeur est appelé à se transformer, d’expert à guide de l’apprentissage, d’autant plus que les technologies occupent une place importante dans la vie des étudiants, favorisant l’autonomie et un accès sans précédent aux contenus». Ils rappellent également que l’adoption de mesures adaptées à l’accessibilité universelle et de pratiques d’enseignement inclusives prend du temps et demande un changement de culture. Ils croient que cela pourra se faire en y allant une étape à la fois.

Les défis qui persistent

En conclusion du guide, les auteurs rappellent que certains défis demeurent présents. Il faudra davantage de sensibilisation auprès des enseignants et enseignantes ainsi que des formateurs et formatrices. Des ressources supplémentaires seront également nécessaires, que ce soit sur le plan matériel ou financier, afin d’intégrer harmonieusement les bonnes pratiques en formation à distance.