Le Gouvernement du Québec, par le biais de sa ministre de l'Enseignement supérieur, Hélène David, a présenté il y a quelques jours sa première Stratégie d'intervention pour prévenir et contrer les violences à caractère sexuel en enseignement supérieur. Il est possible d’en apprendre plus concernant cette nouvelle stratégie 2017-2022 en lisant l’article de Claude Gauvreau du 22 août sur le site Actualités UQAM. En plus d’y présenter un survol de la stratégie, l’auteur nous permet d’en apprendre davantage sur ce qui s’est fait à l’UQAM à cet égard.

Des « guichets uniques » pour accueillir et soutenir les victimes

L’un des éléments centraux de la stratégie est la création dans les cégeps et universités du Québec de « guichets uniques » à l’attention des victimes de violences sexuelles sur leurs campus. Le gouvernement du Québec injectera 23 millions de dollars (sur 5 ans) afin de soutenir les institutions d’enseignement supérieur à atteindre les objectifs de la stratégie. Lors du dévoilement, la ministre David a également fortement incité les établissements d’enseignement supérieur à adopter une politique spécifique qui leur soit propre. Dans la même foulée, la ministre a dit souhaiter que soient balisées les relations professeurs-étudiants. Il serait souhaitable, peut-on lire dans la stratégie, que les mesures à adopter dans le futur incluent un accompagnement sur le plan académique, ce qui inclut par exemple des accommodements scolaires pour les victimes. Cela a pour but d’éviter le plus possible les contacts entre victime et agresseur.

Les axes d’intervention de la stratégie

Voici les six axes d’intervention compris dans la stratégie :
  • la sensibilisation, la prévention et le développement des connaissances;
  • le traitement des dévoilements et des plaintes;
  • l’accompagnement des personnes et l’obligation d’agir;
  • la sécurité des personnes;
  • la concertation;
  • l’encadrement.
À travers ces axes, ce sont 19 mesures qui sont développées.

Une étape intermédiaire dans un plus long processus

Rappelons que cette stratégie découle d’une consultation qui avait eu lieu il y a quelques mois auprès de l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur (voir le billet publié précédemment sur le sujet). Un projet de loi devrait suivre à l’automne.

À l’UQAM : la politique 16

Du côté de l’UQAM, l’établissement s’est doté d’une politique contre le harcèlement sexuel (politique no 16). Celle-ci fait actuellement l’objet d’une révision afin qu’elle soit élargie à l’ensemble des violences sexuelles et non simplement le harcèlement. Un code de conduite est également en élaboration. Il est prévu que la politique intègre différents éléments énoncés dans la stratégie présentée. Des activités de sensibilisation et de prévention, en collaboration avec les associations étudiantes et d’autres services, seront aussi développées.

Une stratégie bien reçue

Les différents acteurs concernés par le dossier se sont montrés satisfaits, dans l’ensemble, la nouvelle stratégie gouvernementale. C’est le cas de Sandrine Ricci de l’UQAM (doctorante et chargée de cours) qui a également pris part aux travaux consultatifs. Certains aspects restent à peaufiner, notamment la situation du personnel universitaire, au-delà des étudiants. Cela dit, la loi prévue pour cet automne devrait faire évoluer les choses à cet égard.   Pour accéder directement à l’article d’Actualités UQAM Pour accéder directement à la stratégie 2017-2022 du Gouvernement du Québec