L’Association québécoise de pédagogie collégiale a récemment publié le numéro d’hiver de sa revue.

L’ORES attire l’attention sur deux articles qui composent le numéro 36-2 de la revue Pédagogie collégiale et qui portent plus particulièrement sur l’engagement et la motivation des étudiants et des étudiantes.

Retour sur quatre théories de la motivation

Louise Ménard, professeure en éducation retraitée de l’Université du Québec à Montréal, explore comment les professeurs et professeures peuvent soutenir la motivation à apprendre de leurs étudiants et étudiantes.

Son article, « À la recherche de pratiques motivantes », présente quatre théories connues de la motivation :

  • Le sentiment d’efficacité personnelle (SEP), qui « se manifeste par la croyance que l’individu a en ses capacités et habiletés à exécuter une tâche et à atteindre ses buts. » (Bandura, 1997, dans Ménard, 2023, p.30)
  • Les attributions causales, un « processus cognitif par lequel l’étudiant explique ses propres comportements ainsi que ceux des autres. » (Weiner, 1986, dans Ménard, 2023, p.32)
  • La motivation autodéterminée, théorie selon laquelle « l’individu cherche continuellement à se développer en découvrant de nouvelles avenues, en relevant des défis et en satisfaisant trois besoins de base : se sentir autonome dans ses choix (autodéterminé), se percevoir compétent et faire partie d’un environnement social. » (Ryan et Deci, 2002, dans Ménard, 2023, p.33)
  • La théorie de l’expectation-valeur, et sa composante « valeur d’une activité » selon laquelle les personnes étudiantes jugent de la valeur d’une activité en fonction de son importance et son utilité (Wigfield et Eccles, 2000, dans Ménard, 2023, p.35).

Chaque théorie est illustrée à l’aide d’une histoire de cas montrant un comportement étudiant et les enjeux motivationnels qui le sous-tendent. La chercheuse propose ensuite des pistes d’intervention concrète pour agir favorablement sur la motivation des étudiants et étudiantes.

L’apprentissage par problème pour un meilleur engagement

Dans son article « Délaisser l’exposé magistral au profit des stratégies d’apprentissage actif », l’enseignante de chimie au Cégep de Saint-Jérôme Marie-Ève Mayer revient sur le processus d’intégration de l’apprentissage par problème (APP) dans un de ses cours.

Selon Mayer, l’APP implique que la personne enseignante joue un rôle d’accompagnatrice et instaure un cadre permettant à la personne étudiante de résoudre des problèmes de façon autonome. S’appuyant sur des études et des expériences réalisées dans d’autres collèges, l’enseignante soutient que l’APP suscite davantage de satisfaction chez les étudiants et les étudiantes, accroît leur motivation et améliore leurs habiletés à communiquer, à travailler en équipe, à réfléchir et à critiquer.

L’article détaille le processus de planification, de conception et d’implantation de son projet. L’appréciation des étudiants et étudiantes est également présentée, de même que les inconvénients et les obstacles liées à la mise en place de cette stratégie pédagogique.

Marie-Ève Mayer relève plusieurs retombées positives de l’APP sur ses étudiants et étudiantes, notamment l’acquisition de connaissances déclaratives et procédurales au sujet des notions abordées. Elle conclut que l’investissement requis pour préparer les activités pédagogiques en vaut la peine :

« Certes, adopter une nouvelle stratégie d’apprentissage demande un investissement de la part du professeur, possiblement davantage que lorsque l’on prépare un exposé magistral. Le labeur est hautement récompensé par les échanges stimulants, l’engagement des étudiants et le constat, en direct, qu’on les amène à bon port. »

(Mayer, 2023, p.47)

Références

Ménard, L. (2023). À la recherche de pratiques motivantes. Pédagogie collégiale, 36(2).

Mayer, M-È. (2023). Délaisser l’exposé magistral au profit des stratégies d’apprentissage actif. Pédagogie collégiale, 36(2).