Une équipe de recherche américaine a examiné l’utilisation de l’apprentissage actif par les enseignant·es dans les classes de premier cycle universitaire en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM), de même que des croyances du corps enseignant associées à ce type d’apprentissage.

La recherche, dont les résultats sont publiés dans la revue scientifique PLoS ONE et qui a été repérée par Inside Higher Ed, a été menée auprès de 3769 enseignant·es de premier cycle en STIM aux États-Unis.

Apkarian et ses collègues identifient d’abord six croyances concernant les facteurs qui influenceraient l’utilisation de l’apprentissage actif :

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  • les classes de grande taille empêcheraient l’utilisation de l’apprentissage actif;
  • les salles de classe traditionnelles à sièges fixes entraveraient l’utilisation de l’apprentissage actif;
  • l’importance accordée aux évaluations de l’enseignement par les étudiant·es entraveraient l’utilisation de l’apprentissage actif;
  • l’absence de sécurité d’emploi des enseignant·es nuiraient à l’utilisation de l’apprentissage actif;
  • les niveaux élevés d’activité de recherche entraveraient l’utilisation de l’apprentissage actif;
  • l’expérience de l’apprentissage actif en tant qu’étudiant·e faciliterait son utilisation.

Principaux résultats

L’équipe de recherche a constaté que les enseignant·es de classes plus importantes (comptant 100 personnes et plus) présentent davantage de cours magistraux que ceux des classes plus petites. Les salles de classe traditionnelles à sièges fixes semblent également entraver l’apprentissage actif, selon les répondant·es.

Il y a davantage d’apprentissage actif là où l’évaluation de l’enseignement est valorisée, mais là également où les évaluations de l’enseignement par les étudiant·es ne sont pas une mesure principale de l’efficacité.

Les chercheur·es ont constaté que la sécurité d’emploi de l’enseignant·e n’est pas corrélée à l’utilisation de l’apprentissage actif. Autrement dit, ceux et celles occupant des emplois d’enseignement plus précaires ont utilisé l’apprentissage actif à des niveaux similaires que ceux ayant un poste régulier et sécurisé.

Les enseignant·es dont la productivité en matière de recherche est très élevée déclarent utiliser moins l’apprentissage actif que leurs collègues. En revanche, ceux et celles qui participent à des recherches sur l’éducation ou à l’élaboration de programmes financés utilisent davantage l’apprentissage actif.

Enfin, les enseignant·es qui ont déjà été étudiant·es dans une classe d’apprentissage actif ou qui ont fait partie d’une équipe pédagogique utilisant l’apprentissage actif étaient plus susceptibles d’y recourir dans leurs propres classes.

Recommandations

Selon les auteur·es de l’étude, ces résultats devraient être pris en compte par les responsables des établissements d’enseignement supérieur. Afin de favoriser l’apprentissage actif, des mesures pourraient être mises en place comme la réduction de la taille des classes, le soutien des classes d’apprentissage actif et l’adoption des différentes méthodes d’évaluation de l’efficacité de l’enseignement.

Les enseignant·es pourraient bénéficier davantage d’occasions de développement professionnel afin de mieux intégrer l’apprentissage actif dans leur enseignement. Les activités de développement professionnel qui se concentrent sur les besoins des étudiant·es et les contextes précis peuvent être très efficaces, selon les chercheur·es.

En somme, des mesures et des politiques devraient être adoptées pour faciliter et soutenir le choix d’utiliser un apprentissage plus actif dans les cours de premier cycle.

Référence : Apkarian N., Henderson C., Stains M., Raker J., Johnson E., Dancy M. (2021). What really impacts the use of active learning in undergraduate STEM education? Results from a national survey of chemistry, mathematics, and physics instructors. PLoS ONE 16(2).