Des récentes données américaines révèlent de grands écarts entre la manière dont les enseignant·e·s d’origine caucasienne et les enseignant·e·s d’autres origines vivent la diversité de même que les efforts d'inclusion sur les campus.

Selon une analyse du Collaborative on Academic Careers in Higher Education de la Graduate School of Education (COACHE) de l’Université de Harvard, rapportée dans un article d’Inside Higher Ed, les membres blancs du corps professoral et les membres non-blancs ont des perceptions très différentes de ce qui constitue la diversité et l’inclusion. 

Les premiers (73 %) sont beaucoup plus « d’accord » que leurs homologues noir·e·s (55 %) avec l’idée que la direction de leur établissement soutient l’inclusion et fait la promotion de la diversité sur le campus. Plus précisément, 31 % des enseignant·e·s noir·e·s qui sont en « total désaccord » avec cette affirmation.

Écarts de perceptions

Un écart de perception encore plus grand existe quant à la manière dont les collègues soutiennent et font la promotion de la diversité et de l’inclusion dans les programmes. Alors que 78 % des  membres blancs du corps professoral s’accordent à dire que leur département est engagé pour l’inclusion, 58 % des membres noir·e·s sont de cet avis.

Selon COACHE, les instances dirigeantes des universités américaines devraient faire mieux pour « faire atterrir » le discours de diversité et d’inclusion dans le quotidien des professeur·e·s, en particulier chez ceux et celles d’origine caucasienne.

L’illusion d’un soutien à l’inclusion et d’une promotion de la diversité devrait être dissipée chez ces personnes, afin de commencer à en faire une véritable réalité dans les établissements d’enseignement supérieur.

Prendre conscience des privilèges

Pour COACHE, le récit d’inclusion et de diversité serait « déficitaire » dans la mesure où les membres non-blancs du corps enseignant, tout comme les femmes dans les sciences, sont généralement moins satisfait·e·s et plus susceptibles de quitter leur établissement.

L’organisme parle d’une « pandémie d’injustice raciale et de racisme systémique » et invite les institutions à passer de « l’illusion à la réalité » en créant des partenariats avec les organismes qui cherchent à agir sur le racisme systémique sur les campus.

COACHE encourage ainsi tous les membres des établissements d’enseignement supérieur à prendre conscience des privilèges dont jouit le corps professoral blanc, à la fois dans sa représentativité et dans le contenu des cours.

Consulter l’article dans Inside Higher Ed

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