Marcel Bissonnette et Karine Jetté, de la Faculté des sciences de l'éducation de l’Université de Montréal, examinent les résultats obtenus à la suite de l’arrimage de deux cours selon une approche-programme, en vue de la réussite des futur·es enseignant·es en français langue seconde.

Leur article publié dans le dernier numéro (vol.18, no2) de la Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire / International Journal of Technologies in Higher Education (RITPU) traite du lien établi entre deux cours du Département de psychopédagogie et d’andragogie de l’Université de Montréal à partir des besoins des étudiant·es. Cet arrimage vise plus spécifiquement à :

Après avoir présenté la structure, la description et les modèles se rattachant à chaque cours au cœur de l’arrimage (Laboratoire d’enseignement et Intégration des TIC), Bissonnette et Jetté analysent l’impact de celui-ci au regard du PAN.

Des compétences développées

Plusieurs défis ont été rencontrés pendant l’expérience, dont des problèmes liés à l’agenda des cours ou encore au fonctionnement des tableaux numériques interactifs en rapport avec les logiciels appropriés. Certaines des difficultés rencontrées ont été résolues : par exemple, les rétroactions ont été personnalisées en format audio et vidéo dans le cours Intégration des TIC (p. 96).

De manière générale, l’arrimage a contribué au développement de compétences des étudiant·es.

En effet, en plus d’insister sur l’intégration des TIC, l’arrimage a contribué au développement des compétences 1, 3, 4, 11 et 12, à savoir, « S’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel » :

Image : Canva
  • en adoptant des comportements responsables et éthiques à chaque séance (compétence 12);
  • en incitant les étudiant·es à dresser un bilan de leurs propres compétences et en en effectuant le suivi (compétence 1);
  • en tirant avantage à échanger, avec les collègues, sur les choix pédagogiques et didactiques et en incitant les étudiants à réinvestir le résultat de leur réflexion dans la pratique (compétences 3 et 4) (p. 96).

Bissonnette et Jetté mentionnent également le lien direct avec les visées du PAN et avec le nouveau référentiel de compétences numériques au sujet de la production de contenu, la collaboration, la résolution de problèmes ou le recours à la pensée critique au moment d’utiliser les technologies (voir le Cadre de référence de la compétence numérique du ministère de l’Enseignement supérieur, 2019).

Un apprentissage axé sur la pratique

L’équipe de recherche souligne que les deux cours arrimés mettent l’accent sur l’apprentissage actif et l’importance d’amener les étudiant·es à faire des liens entre les cours suivis. Les activités d’apprentissage (études de cas, expérimentations, témoignages, séminaires réflexifs, conférences-ateliers, etc.) contribuent à établir des liens directs avec la réalité (p. 96).

Ce type d’apprentissage permet de développer la motivation des étudiant·es en les préparant à intervenir en milieu professionnel. Bissonnette et Jetté estiment qu’il serait possible d’envisager « la mise en commun d’activités d’enseignement, d’apprentissage et d’évaluation » dans d’autres programmes ou dans d’autres disciplines (p. 96).

Peu importe le programme, les étudiant·es gagnent à ce que l’apprentissage soit axé sur la pratique pour développer leurs habiletés professionnelles (p. 96).

Une formation cohérente

Selon le chercheur et la chercheuse, c’est la cohérence de la formation – peu importe la discipline – qui s’avère importante. Le fait de mettre en lien des objectifs, des thèmes, des activités d’apprentissage et des outils d’évaluation oblige les intervenant·es à travailler ensemble pour aligner la formation (p. 97).

Dans un contexte où les liens entre la théorie et la pratique sont valorisés, et ce avant les stages, Bissonnette et Jetté estiment que l’arrimage est un « gage de qualité » (p. 97).

En somme, cette expérience axée sur la pratique, la collaboration et le développement professionnel des futur·es enseignant·es (p. 97) a permis, notamment :

  • d’établir une étroite collaboration entre les responsables des cours;
  • d’ajuster la formation en fonction des nouvelles exigences ministérielles;
  • de transmettre une vision actuelle de la tâche enseignante auprès des étudiant·es;
  • de les préparer en vue de leur stage en développant leur compétence numérique;
  • d’assurer leur développement professionnel à long terme (Résumé de l’article).

Référence

Bissonnette, M. et Jetté, K. (2021). L’arrimage dans une approche-programme : un gage de qualitéRevue internationale des technologies en pédagogie universitaire / International Journal of Technologies in Higher Education18(2), 92–98.