Un nouveau rapport du Conseil ontarien de la qualité en enseignement supérieur (COQES) examine si les étudiants ontariens issus de familles à faible revenu ont accédé aux études postsecondaires de 1995-1996 à 2015-2016.

Le document, intitulé Participation aux études postsecondaires et revenu des ménages, rappelle qu’au cours des dernières décennies, le régime d’aide financière ontarien (RAFEO) a été réformé en vue d’améliorer l’accès des étudiants issus de familles à faible revenu. Est-ce que ces réformes ont donné les résultats escomptés ?

Grands constats

À la suite d’une analyse des différentes politiques d’aide financière en Ontario, les auteurs du rapport constatent que des tendances se dessinent, notamment les suivantes :

  • La fréquentation de l’université par les diplômés fraîchement sortis du secondaire est en corrélation positive avec les indicateurs d’une situation socioéconomique privilégiée, dont le revenu du ménage.

En effet, les caractéristiques démographiques et socioéconomiques interviennent pour plus de la moitié des différences de revenu constatées en ce qui touche la fréquentation de l’université.

  • La fréquentation des établissements d’enseignement postsecondaire non universitaire est également en corrélation avec la situation socioéconomique, mais pas aussi fortement avec le revenu.

En Ontario, de 1995 à 2015, les taux de fréquentation des personnes ayant les revenus les plus faibles ont augmenté, passant de 46 % à 51 %. Les taux de fréquentation des personnes qui touchent un revenu moyen ont également progressé, passant de 51 % % à 56 %. L’effet du revenu sur la fréquentation des établissements d’enseignement postsecondaire – qualifié d’« élasticité de la fréquentation des établissements d’enseignement postsecondaire » – est demeuré faible, à raison de 0,49 % pour chaque tranche de 10 000 $ du revenu familial.

  • Le taux de fréquentation des établissements d’enseignement postsecondaire est supérieur chez les étudiantes, qui n’ont pas de limitations d’activités, qui disent appartenir à une minorité visible, qui sont immigrants, qui parlent à domicile une langue autre que le français ou l’anglais et qui disent ne pas être Autochtones;
  • De nombreux immigrants et étudiants de première et de deuxième génération qui disent appartenir à une minorité visible sont issus de familles à faible revenu, mais ils ont également davantage tendance à fréquenter l’université.

Un effet positif

Lorsque les taux de fréquentation sont comparés aux changements des politiques des vingt dernières années, il semble que la plupart de ces changements n’ont pas suscité d’améliorations remarquables quant à l’accès aux établissements postsecondaires.

Cependant, bien qu’il y ait encore matière à amélioration, le gouvernement de l’Ontario semble avoir instauré l’un des milieux au Canada les plus propices aux études postsecondaires pour les diplômés du secondaire issus de familles à faible revenu, selon le rapport.

En règle générale, les politiques ayant un effet positif ont comporté de fortes hausses des bourses, notamment à l’intention des étudiants issus de familles à faible revenu, et des mesures directes visant à réduire les coûts initiaux des établissements postsecondaires.

Les améliorations à ce chapitre sont tout particulièrement substantielles depuis quelques années grâce à la bourse dans le cadre du Programme de réduction de 30 % des frais de scolarité en Ontario.

Source : Ford, R., Hui, T.S. et C. Nguyen (2019). Participation aux études postsecondaires et revenu des ménages. Toronto, Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.