Dans un récent article de la série "Au-delà du professoriat", Chris Pickett explique que les universités ont intérêt à exposer le plus clairement possible les diverses possibilités de carrières hors du monde universitaire à leurs doctorants, car ces derniers sont par la suite mieux outiller pour tracer leur propre parcours professionnel. Dans cet article paru dans le magazine Affaires universitaires du 2 novembre 2017, l’auteur explique que cela fait au moins 20 ans maintenant que les groupes d’experts et les chercheurs invitent les universités à rapporter les parcours professionnels de leurs diplômés de façon à faciliter la réflexion et le choix des étudiants actuels. Pourtant, peu de progrès a été fait à cet égard.

Structurer la collecte de données

Pickett s’appuie sur l’expérience du « career outcomes project » (mené par Rescuing Biomedical Research, l’organisation pour laquelle il travaille) pour expliquer le chemin parcouru au fil des dernières années. Ainsi, en 2015, un peu plus d’une vingtaine d’universités américaines publiait des informations quant aux emplois occupés par leurs diplômés, le tout en faisant appel à une taxonomie similaire pour décrire les emplois en question. Alors qu’un nombre croissant d’universités démontrait un intérêt pour la collecte et la publication de données relatives au choix de carrière, l’équipe de Pickett a entrepris de former un groupe de travail réunissant des personnes issues des établissements déjà actifs. Le travail de ce groupe a conduit à la production d’un livre blanc sur le sujet. Les membres du groupe de travail ont répertorié ce qui devait être fait pour mener une collecte de données avec succès (ex. : identifier les bureaux qui gardaient la trace des diplômés, comment contacter les diplômés ou utiliser les médias sociaux si ceux-ci ne sont pas joignables, etc.). Une taxonomie unifiée a ensuite été conçue par le groupe de travail. Celle-ci se base sur une liste à trois niveaux qui comprend de l’information sur le secteur d’emploi (université, gouvernement, secteur privé, etc.), le type de carrière (recherche, liée à la science, formation continue, etc.) et la fonction occupée.

Un travail facilité pour les établissements qui emboîtent le pas

L’affichage de cette méthodologie de travail a fait en sorte que les nouvelles universités voulant se prêter à l’exercice n’ont pas eu à expérimenter sur le plan de la méthodologie. L’auteur rappelle que la réflexion sur le processus n’est pas terminée pour autant. Des questions demeurent. Par exemple, certains établissements se demandent si l’affichage de telles données va limiter leur capacité d’attirer des étudiants de première qualité. Bien que plus de données doivent être recueillies à ce sujet, il semblerait jusqu’ici que l’inverse se produise. Les universités démontrant de la transparence reçoivent des réponses positives des étudiants. Une autre préoccupation ayant émergé, souligne Pickett, est l’usage et l’interprétation que font différents établissements de la taxonomie. Certaines zones grises persistent, notamment en ce qui concerne les niveaux suivant le doctorat (post-doctorat, fellowship, etc.). La compilation de plus de données sur l’usage qui est fait de la taxonomie actuelle devrait permettre de résoudre ce problème. Avec l’augmentation du nombre d’établissements qui emboîtent le pas, le système devrait se solidifier. Cela aura des effets positifs pour les étudiants de tous les cycles universitaires, car ils pourront compter sur plus de ressources à portée de main, conclut l’auteur de l’article.   Pour accéder directement à l’article d’Affaires universitaires