Une étude menée par des chercheurs du Collège Mohawk et de l’Initiative de recherche sur les politiques de l’éducation (IRPE) et financée par le Consortium sur l’accès et la persévérance scolaire du COQES indique que les élèves ayant reçu plusieurs courriels les encourageant à se prévaloir des services d’aide pédagogique étaient moins susceptibles d’abandonner leurs études. Les résultats annoncés par le COQES sont issus de la 2e étude (sur 2) conduite par les chercheurs du Collège Mohawk et de l’IRPE dans le cadre d’un projet portant sur l’évaluation des nouvelles approches en matière d’action directe et d’aide pédagogique aux étudiants. Le rapport produit s’intitule « L’aide pédagogique à l’école : mesurer les effets des interventions “proactives” sur les résultats des élèves ». Il est le fruit du travail de Ross Finnie, Tim Fricker, Eda Bozkurt, Wayne Poirier, Dejan Pavlic et Megan Pratt.

Qu’est-ce que l’aide pédagogique proactive?

L’étude dont il est question a porté son regard plus particulièrement sur les services d’aide pédagogique dite « proactive » qui ont été offerts à l’automne 2015 (à la nouvelle cohorte d’étudiants entrant cette année-là). Par aide proactive, on entend une approche plus délibérée. Cela se traduit notamment par des actions plus fréquentes auprès des étudiants. L’idée est d’offrir le soutien avant que le besoin ne se fasse sentir.

La méthodologie

Les élèves entrant à l’automne 2015 ont été intégrés à l’un des deux groupes à l’étude ou encore au groupe témoin. Avant le début du trimestre, ils ont cependant tous reçu un courriel qui les informait de l’offre du collège en matière de soutien pédagogique. Seuls les élèves des groupes à l’étude ont cependant reçu une invitation à des séances d’aide pédagogique. Pour l’un des groupes, la séance était en groupe alors que pour l’autre, il s’agissait d’une séance individuelle. Un rappel par courriel a par la suite été transmis à ceux ne s’étant pas inscrits à la séance qui leur était proposée. Un second rappel, cette fois-ci par téléphone, a également été lancé à ces étudiants (par un membre du conseil des élèves).

Les résultats

Parmi les principaux constats faits au terme de l’étude, on note les éléments suivants :
  • L’offre d’aide pédagogique proactive en groupe s’est révélée efficace puisqu’elle a permis d’augmenter le taux global de maintien aux études (2,5 points de pourcentage sur une session). L’aide individuelle, pour sa part, n’a pas eu d’effet significatif à ce chapitre.
  • Les élèves de sexe masculin ont bénéficié de l’aide proactive alors qu’aucun effet n’a été constaté chez les élèves de sexe féminin.
  • Il y a 4 points de pourcentage de différence entre les élèves de sexe masculin s’étant vu offrir de l’aide et ceux du groupe témoin.
  • Du côté des élèves de sexe féminin, celles ayant reçu les messages ont rencontré plus fréquemment leur conseiller au cours du premier semestre si on les compare à celle du groupe témoin.
Les chercheurs soulignent que l’étude leur a permis de constater que les séances d’aide pédagogique en groupe ont une incidence plus importante sur la réussite des élèves que les séances individuelles. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les établissements étant donné le coût moindre des séances en groupe.

Les liens entre les phases 1 et 2 de l’étude

La première étude était de nature prédictive et visait à prévoir la persévérance chez les élèves. Ceux-ci étaient classés en trois catégories de risque : élevé, moyen et faible. Le projet, dans son ensemble, visait à coupler cet aspect prédictif et les effets des initiatives d’aide pédagogique. Au terme de la 2e phase, les chercheurs indiquent qu’aucune tendance claire ou systématique ne se dessine quant aux effets de l’aide pédagogique sur les élèves classés dans des catégories de risque.   Pour accéder directement à la nouvelle du COQES annonçant les résultats