Selon une récente étude menée par des chercheurs de l'Université de Californie à Berkeley, les déclarations de troubles anxieux chez les étudiants de 18 à 26 ans ont doublé depuis 2008.

Selon l’étude, rapportée par Will Kane dans Berkeley News, le pourcentage d’étudiants souffrant de troubles anxieux est passé de 10 à 20 % de 2008 à 2018.

L’étude dirigée par Richard Scheffler, professeur à la Goldman School of Public Policy and School of Public Health, montre que les taux de troubles anxieux ont augmenté plus rapidement chez les étudiants s’identifiant comme transgenres, Latinos et Noirs. Ces taux ont également augmenté à mesure que les étudiants approchaient de l’obtention de leur diplôme.

Cette « épidémie d’anxiété » sur les campus nécessite une prise de conscience à l’échelle nationale, selon le chercheur principal de l’étude, cité dans le Berkeley News.

Fortes corrélations

Bien que les causes de l’augmentation de l’anxiété ne soient pas identifiées clairement dans l’étude, de fortes corrélations entre le trouble anxieux et l’instabilité financière, le temps de loisirs consacré aux appareils numériques et le niveau de scolarité atteint par la mère du jeune adulte ont été établies.

Plus précisément, les résultats montrent que :

  • les jeunes adultes qui proviennent de familles défavorisées sont 2,7 fois plus susceptibles d’éprouver de l’anxiété que les étudiants qui viennent de familles qui n’ont aucune difficulté financière;
  • les jeunes adultes qui consacrent plus de 20 heures de temps libre par semaine aux appareils numériques étaient 53 % plus susceptibles de souffrir d’anxiété que les jeunes adultes qui consacrent moins de 5 heures par semaine aux appareils numériques;
  • Les jeunes adultes dont la mère avait au moins un diplôme de premier cycle avaient 45 % plus de chances d’être anxieux que les jeunes adultes dont la mère n’avait pas de diplôme collégial.
Image : Pixabay

Rapport à la technologie

Scheffler s’est intéressé à l’anxiété des jeunes adultes il y a dix ans, alors qu’il a remarqué la centaine de visages anxieux dans son cours.

Selon le chercheur, plus de la moitié des étudiants ne le regardaient pas; ils regardaient leur téléphone ou leur ordinateur. Alors qu’il a demandé à tous les étudiants d’éteindre leur appareil, quatre ou cinq d’entre eux étaient tellement dépendants qu’ils ne pouvaient pas le faire.

Cette anecdote a incité Scheffler à s’intéresser davantage au rapport à la technologie des jeunes et à l’augmentation de l’anxiété. Dans le cadre de cette étude, le chercheur et son équipe ont examiné neuf années de données provenant de l’Enquête nationale annuelle d’évaluation de la santé des étudiants des collèges et de l’Enquête longitudinale nationale auprès des jeunes – deux examens nationaux du bien-être des étudiants aux États-Unis. Le groupe a également mené des entrevues de 45 minutes avec 30 étudiants souffrant d’anxiété de l’Université de Berkeley.

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