La nouvelle coordonnatrice du Laboratoire de soutien en enseignement des littératies (SEL), Catherine Bélec, décrypte pour nous l'enjeu de la littératie au collégial. Comment favoriser l’acquisition de compétences en littératie chez les étudiants ? Dans un récent article publié dans Correspondance, la revue web sur la valorisation du français en milieu collégial, Catherine Bélec mentionne les besoins croissants des enseignants en matière de soutien, afin qu’ils aident à leur tour les étudiants de diverses disciplines.

D’abord, qu’est-ce la littératie ?

Selon Bélec, l’écrit n’est pas une simple représentation graphique du langage, mais bien un rapport au monde et au savoir. Parce que nos sociétés sont fondées sur l’écrit, les récits favorisent une observation analytique qui engendre des remises en question et des réflexions critiques. Ainsi, selon Bélec, posséder des compétences en littératie ne signifie pas simplement savoir lire (ou écrire). La littératie sous-tend en effet une conception beaucoup plus complexe qu’un canal de transmission de la pensée ou qu’un simple outil de communication : l’écriture peut être un instrument d’élaboration de la pensée, de construction de sens.

Quel écho en milieu collégial ?

Au cégep, où la plupart des objectifs d’apprentissage demandent une capacité d’appliquer, d’analyser ou de juger de manière critique les savoirs, l’importance de la littératie prend tout son sens. De fait, l’écrit est pratiquement partout, tant à travers les textes que les étudiants doivent lire pour apprendre que dans les travaux qu’ils rédigent pour exposer leurs apprentissages. Mais l’écrit est aussi présent dans les consignes qu’ils lisent, dans les mises en situation préalables aux exercices de simulation clinique, dans les notes de cours qu’ils rédigent ou reçoivent de leurs enseignants, qui, eux-mêmes préparent leurs cours en se basant sur leurs propres notes.

Source : Pixabay

Le Laboratoire SEL

C’est dans une perspective de soutien au développement de ces compétences que le Laboratoire SEL a été créé. Il s’adresse aux intervenants, conseillers et enseignants, dans le but de rejoindre, par la même occasion, des centaines d’étudiants présents et à venir. Les activités du Laboratoire se déploieront sur trois plans :

1. Recension : il s’agit de recenser les pratiques et savoirs liés aux compétences en littératie au collégial, provenant de projets de recherche ou de simples expérimentations pédagogiques en classe. Cette recension vise à constituer un répertoire qui sera ensuite accessible pour le réseau.

2. Développement : Le Laboratoire prévoit créer du matériel didactique. Il offrira également un soutien diversifié : rédaction de demandes de subvention, conseils théoriques ou pratiques pour les projets ou participation à ceux-ci, etc.

3. Diffusion : le Laboratoire effectuera diverses activités de diffusion, notamment à travers la publication d’articles ou de formations sur demande aux établissements et groupes intéressés. Il organisera un deuxième colloque consacré à la littératie au collégial, en 2019.

Une responsabilité pour tous les enseignants

Le Laboratoire définit les compétences en littératie comme la « capacité à utiliser le langage dans une société de l’écrit afin d’apprendre, de communiquer et de traiter l’information de manière efficace et responsable. [Elles permettent à l’individu] de fonctionner et d’assurer son développement en société de manière autonome ». Les compétences en littératie rendent donc possible le développement personnel, professionnel et social, et impliquent l’émancipation de l’individu par la construction de son esprit critique. Dans cette optique, leur acquisition n’est pas la seule responsabilité des enseignants de français, mais bien de tout le réseau collégial.   Consulter l’article paru dans Correspondance Consulter le site web du Laboratoire SEL