Le rapport du Sondage national sur la formation à distance et l’apprentissage en ligne de 2017 de l’Association canadienne de recherche sur la formation en ligne (ACRFL) a montré qu’il n’existait pas d’accord général quant à la définition des termes employés pour décrire les cours à distance, en ligne et hybrides. Les rapports subséquents de l’ACRFL ont montré une absence de consensus quant aux définitions de la formation à distance (FAD). Une formation ou un cours à distance n’est pas nécessairement une formation ou un cours en ligne. Étant donné que la FAD tire de plus en plus profit du potentiel offert par la technologie des réseaux, les deux notions en viennent souvent à être confondues (Basque et Baillargeon, 2013; Henri et Plante, 2018).

Pour Deschênes et Maltais (2006), la FAD est une pratique éducative privilégiant une démarche d’apprentissage qui rapproche le savoir de l’apprenant. Dans un cours à distance, on cherche ainsi à réduire la distance spatiale et/ou temporelle séparant les deux, mais selon ces auteurs, cette distance peut aussi être de nature technologique, psychosociale et socio-économique.

Dans son avis sur la FAD dans les universités québécoises, le Conseil supérieur de l’éducation (2015) propose une définition inspirée de celle de l’OCDE qui permet d’inclure ses diverses modalités :

La FAD est une activité qui implique, à un certain degré, une dissociation de l’apprentissage dans l’espace ou le temps. Cela inclut la formation dispensée au moyen des technologies, étant entendu que ces dernières peuvent aussi être utilisées dans la formation en présentiel.

CSE, 2015.

L’Université Laval, qui se qualifie elle-même de « bimodale » (UL, 2016), définit la FAD comme : « [un] système de formation qui permet à un étudiant d’apprendre seul ou en situation de collaboration, à l’aide de matériel didactique approprié, par différents moyens de communication et avec le soutien à distance de l’enseignant et de personnes-ressources ».

Cette définition s’apparente à celle du Comité de liaison interordres en formation à distance (CLIFAD), selon lequel « la formation à distance est un dispositif de formation comportant un ensemble de moyens organisés pour atteindre les objectifs d’un cours ou d’un programme. Ce dispositif permet à une personne d’apprendre de façon relativement autonome, avec des contraintes minimales d’horaire et de déplacement, et avec le soutien à distance de personnes-ressources » (CLIFAD, 2010).

Cette formation bimodale offre « une flexibilité d’horaire à l’intérieur du calendrier universitaire et n’exige aucun déplacement, à l’exception de ceux requis pour les évaluations sommatives des apprentissages » (UL, 2016). Cette particularité la distingue de la formation présentielle — dite classique, traditionnelle, etc. — qui propose des activités de formation vécues en présence physique des étudiants et de l’enseignant pour la totalité de la durée de l’activité.

Une autre modalité de formation que l’on retrouve dans les universités est celle où les étudiants peuvent choisir sur une base hebdomadaire et en fonction de leurs besoins ou préférences, s’ils veulent suivre leur cours en présentiel, à distance synchrone ou à distance asynchrone. On parlera alors de formation comodale (UL, 2016) ou encore de formation flexible (Sener, 2015).

L’essor des initiatives pour élargir les modalités d’organisation de la FAD se fait sentir tant chez les établissements ayant une offre unimodale à distance que chez ceux qui adoptent des pratiques multimodales ou ont des activités de formation à distance en émergence (Parr, 2019). Cette volonté d’ouverture des parcours d’apprentissage engendre une très grande variété de dispositifs où la distance est vue comme une modalité intégrée à d’autres approches, dans le but d’améliorer l’offre de services et la qualité des parcours de formation (ibid.).

Les différentes modalités de la FAD

Les cours offerts à distance en mode asynchrone permettent aux étudiants de réaliser les démarches d’apprentissage aux moments qui leur conviennent, que ce soit pour consulter les ressources d’apprentissage mises à leur disposition ou pour interagir avec l’enseignant ou les autres étudiants (Basque et Baillargeon, 2013).

Les cours offerts à distance en mode synchrone font quant à eux référence à des cours ou des formations, offerts à des moments déterminés. Ces cours utilisent des outils de communications synchrones comme la visioconférence, la vidéoconférence, l’audioconférence.

Pour certains cours et formations, les deux modalités (asynchrone et synchrone) peuvent se conjuguer. On parlera alors de formation hybride en ligne (Lakhal & Power, 2016; Power et Vaughn, 2010).

En s’appuyant notamment sur Lakhal et Power (2016), Gérin-Lajoie (2019) propose un tableau récapitulatif des typologies de cours en formation à distance et en formation en ligne :

Typologie de cours (adapté de Gérin-Lajoie, Papi et Paradis, 2019)

Type de cours Est-ce de la formation à distance? Est-ce de la formation en ligne? Y a -t-il de l’encadrement à distance?
Présentiel Non Non +/—
Présentiel augmenté Non +/— +/—
Salle et extension Oui +/— Oui
Hybride +/— +/— Oui
À distance asynchrone Oui Oui Oui
À distance synchrone Oui Oui Oui
Hybride en ligne Oui Oui Oui
Flexible (comodal) Oui Oui Oui

Il est à noter que l’encadrement à distance est présent dans presque tous les types de cours (voir la fiche Enjeu du présent dossier).

Sera-t-il encore question de « formation à distance » en 2030 ? Déjà, le libellé « formation à distance » se voit retiré de certaines planifications stratégiques au profit de formation hybride(alternance d’activités en présence et à distance), de formation bimodale, comodale ou multimodale(activité tenue en présence et à distance selon deux modes ou plus de diffusion), d’apprentissage synchrone ou asynchrone (Parr, 2019).

Étant donné que les origines de la FAD remontent à plus de 150 années (cours par correspondance, cours télévisés; voir la fiche Enjeu du présent dossier), il est possible de considérer la période de temps actuelle comme étant un moment où la FAD et en ligne est en plein essor et où l’on assiste à une multiplication des formes et des modalités de formation.