Plusieurs étudiant.e.s LGBTQ+ sont de retour dans leur foyer familial, qui n’est pas nécessairement un lieu d’accueil et d’acceptation de la diversité de genre.

Un second article paru dans The Chronicle of Higher Education et rédigé par Sarah Brown a récemment retenu notre attention. La journaliste y rappelle qu’en plus de la pandémie de la COVID-19, de la transition vers les cours en ligne et de la perte soudaine d’une communauté sur le campus, la population étudiante LGBTQ+, en particulier celle trans et non binaire, a dû retourner dans son milieu d’origine parfois hostile. Dans certains cas, la famille n’était pas au courant des changements d’identité de genre.

Un milieu d’appartenance

Les collèges et universités représentent souvent plus qu’un lieu d’enseignement ; il s’agit d’un milieu d’appartenance qui est parfois un refuge pour ceux et celles qui cachent leur identité de genre ou leur orientation sexuelle à leur famille ou leur communauté d’origine.

La communauté LGBTQ+ déclare se sentir plus en sécurité et plus intégrée au collège et à l’université qu’à l’école secondaire fréquentée. Le dévoilement s’effectue souvent dans cet environnement jugé sûr pour explorer leur identité de genre, tout en continuant parfois à la cacher à certains proches.

Les programmes d’études sur la diversité de genre jouent parfois un rôle de « communauté d’accueil » sur les campus. Les familles de certains de ces étudiant.e.s ne sont pas au courant des cours suivis, et cela peut poser problème lorsque les membres de la famille voient leurs manuels scolaires ou entendent les discussions de classe à travers un mur de la chambre.

Des membres de la communauté LGBTQ+ suivent ces cours dans une démarche de quête identitaire de genre. Le fait d’être dans leur foyer familial pourrait même, dans certains cas, les empêcher de poursuivre leur cursus dans ce domaine.

Selon les personnes interviewées dans l’article, il est crucial d’investir dans des ressources en santé mentale formées en diversité de genre afin de soutenir ces étudiant.e.s à distance, alors que l’accès à des espaces sécurisés sur les campus est impossible en ce moment.

L’importance des groupes et associations

Trevor Project, un groupe de soutien en santé mentale des jeunes LGBTQ+, avance que le nombre de jeunes ayant recours à son service de crise a plus que doublé depuis le début de la pandémie.

La communauté LGBTQ+ est plus susceptible que la population en général d’être confrontée à des difficultés financières et à des problèmes de santé mentale, surtout si elle ne bénéficie pas de soutien familial. La pandémie exacerbe ces problèmes et pourrait augmenter le risque d’abandon scolaire.

Les associations et les groupes LGBTQ+ des campus tentent de rester virtuellement ouverts, en organisant des dîners en vidéoconférence, par exemple. Des recherches ont montré que ces groupes sont des sources cruciales de soutien pour les étudiant.e.s.

L’une des actions prises par des enseignant.e.s en études du genre est de réserver une demi-heure de partage après leurs cours en visioconférence, afin que les étudiant.e.s puissent avoir accès à un espace sécurisé pour exprimer leurs réalités.

Activités annulées

Certaines activités LGBTQ+ organisées sur le campus ont été annulées. La Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie étant le 17 mai, elle est habituellement fêtée en avril sur les campus avec des parades, des repas partagés, des kiosques de sensibilisation, etc.

Ces célébrations d’avril sont plus que des activités sociales pour de nombreux étudiant.e.s ; elles constituent un moment fort d’appartenance et symbolise un lieu physique sécuritaire pour la diversité de genre.

Selon des personnes interviewés dans l’article, le travail de soutien psychologique et d’organisation d’activités ne devrait pas incomber qu’au personnel enseignant et aux membres d’associations étudiantes ; les établissements d’enseignement supérieur devraient augmenter les sommes consacrées aux services aux étudiants, particulièrement dans le contexte d’isolement découlant de la pandémie.

Consulter l’article dans The Chronicle of Higher Education