Les étudiants parents souhaitent obtenir l’appui des universités, car bien souvent, ils ne se sentent pas les bienvenus. Certains se sentent même stigmatisés ou ressentent de la culpabilité de passer du temps à l’école plutôt qu’avec leur enfant. C’est ce que révèle un article de Suzanne Bowness publié dans le magazine Affaires universitaires.

L’Université de la Saskatchewan va de l’avant

Dans son article, l’auteur relate notamment l’histoire de cette étudiante de l’Université de la Saskatchewan qui, après avoir eu un enfant, n’arrivait pas à trouver un lieu pour l’allaiter sur le campus. Celle-ci a ainsi entrepris une série d’actions allant du lancement d’une pétition en passant à la création du groupe Parents on campus (2014), lequel a aménagé une salle d’allaitement sécurisée et confortable sur le campus. Depuis la création du groupe, les choses ont continué d’évoluer comme en témoigne l’ouverture d’une seconde salle d’allaitement. À cela, ce sont ajoutés des séances d’information mensuelles sur diverses thématiques touchant les étudiants parents (ex. installation d’un siège d’auto, la planification familiale, le droit de la famille, etc.). Parmi les autres actions du groupe, on note les éléments suivants :
  • Organisation de journées d’activité et de fêtes
  • Ouverture d’une page Facebook et Instagram pour permettre l’échange entre parents
  • Planification de séances d’études
  • Formulation d’avis à l’attention de l’administration universitaire
  • Développement de politiques relatives à l’éducation des enfants et à la grosse.

Un progrès inégal selon l’endroit

Si certaines universités comme l’Université de Saskstachewan ont multiplié les services offerts à ce type d’étudiant, ce n’est pas aussi facile sur tous les campus. Heureusement, il y a l’Association des services aux étudiants des universités et des collèges du Canada qui a mis un sous-comité en place pour permettre l’échange d’idées et le développement de nouvelles idées.

Une diversité d’offres

Au Canada, note l’auteur de l’article, on constate que chaque établissement développe son modèle.

Université de Toronto

À l’Université de Toronto, on retrouve depuis 1993 le Bureau des services à la famille. Doté de quatre employés, il offre aux étudiants, mais aussi aux professeurs et au personnel de l’université les services suivants :
  • Recherche de logement et de service de garde
  • Salle d’allaitement
  • Organisation d’ateliers et de groupes de discussion sur des sujets touchant la famille
  • Site Web et groupe Facebook pour permettre aux parents de nouer des liens.
  • Programme de mentorat

Université McGill

Du côté de l’Université McGill, on retrouve une coordonnatrice des ressources familiales au sein du Bureau de l’éducation en équité sociale et diversité. Les parents peuvent y chercher :
  • Du soutien pour se débrouiller avec les politiques d’accommodement en cas de grossesse
  • De l’aide pour l’inscription au service de garde
  • Des ateliers de cuisine avec service de garde
  • Des séances d’études du samedi avec service de garde en collaboration avec l’Association des étudiants aux cycles supérieurs
  • Des activités comme des dîners-causeries pour la Journée internationale de la famille
  • Des bourses pour les camps sportifs estivaux de l’Université.
McGill compte également sur trois salles d’allaitement et un programme de mentorat.

Université de l’Île-du-Prince-Édouard

À l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, il y a la coordonnatrice du programme Pathways to Academic Success du Centre d’enseignement et d’apprentissage de l’établissement. Elle organise des activités trois fois par semestre à l’attention des étudiants parents, mais aussi des professeurs et des membres du personnel. Ces activités offrent des occasions d’échanger sur divers sujets. De plus, entre les rencontres, les participants peuvent interagir sur une page Facebook. Le tout est organisé de façon bénévole puisqu’aucun employé n’est attitré à ce service. Il n’y a pas de bureau ou de budget non plus.

Université de Montréal

En ce qui a trait à l’Université de Montréal, des programmes pour étudiants parents sont organisés depuis 2009. Le conseiller responsable a aussi organisé des activités mensuelles (ex. : BBQ d’orientation, cueillette de pommes, activité avec le père Noël et sortie à la cabane à sucre). C’est le Fonds des étudiants qui finance le tout.

Un manque d’information

Le manque de services dans certaines universités s’explique en partie par le manque d’information quant au nombre d’étudiants parents. Ainsi, ne détenant pas cette information, les universités sont réticentes à rendre disponible un budget. Il faut toutefois noter que certaines universités, même sans registre, ont un budget pour ce type de service. La recherche sur le sujet est également rare ce qui explique également le peu d’information disponible pour planifier des services. Selon la chercheure Tricia van Rhijn, professeure adjointe en relations familiales et développement humain à l’Université de Guelph, 11 à 16 pour cent des étudiants de niveau postsecondaire avaient au moins un enfant à charge. Selon elle, les chiffres sont plus élevés qu’on ne le croyait avant que sa recherche permette de le constater. Par ailleurs, la difficulté de joindre ce type d’étudiant complique les choses. Certaines universités tentent de le faire via le formulaire d’inscription. D’autres se servent plutôt des semaines d’orientation ou des tableaux d’affichage sur le campus. Le fait que certains étudiants deviennent parents pendant leurs études rend également plus difficile la tâche de les identifier.

Pour continuer d’aller de l’avant

Pour Tricia van Rhijn, la récolte de plus de données est la clé pour offrir plus de services de qualité. Également, d’autres intervenants notent que la créativité peut faire une différence pour les universités ne disposant pas de budget spécifique pour ces étudiants : activités bénévoles organisées par certains départements, accommodement de la part de professeurs, etc.   Pour accéder directement à l’article d’Affaires universitaires