Au cœur de cette thèse en sociologie se trouve une exploration des facteurs qui entrent en ligne de compte dans l’élaboration et la variation des aspirations scolaires réalistes chez les finissants du secondaire tout au long de leurs études. Pour l’auteur l'héritage socio-économique des parents de même que certains facteurs rationnels basés sur les expériences scolaires doivent être considérés. Pour rédiger cette thèse terminée en 2016, Maxime Marcoux-Moisan s’appuie sur deux géants de la sociologie que sont Pierre Bourdieu et Raymond Boudon. Du premier, il retient le concept d’habitus alors que du second il reprend celui de rationalité. Comme l’indique l’auteur, cette thèse explore « dans quelle mesure les facteurs liés à au parcours de l’élève (base de référence pour un calcul rationnel) et à l’héritage socioculturel (habitus) peuvent intervenir sur l’élaboration des aspirations scolaires dites réalistes et la variation des aspirations.

Une analyse en deux temps

L’auteur a basé ses analyses sur les données de l’enquête auprès des jeunes en transition (EJET). Dans un premier temps, il a fait ressortir les facteurs qui interviennent lors de l’élaboration d’une aspiration scolaire chez les élèves qui finissent leur secondaire, au Canada. Il a dans un second temps posé un regard longitudinal sur ces mêmes données afin de mieux cerner l’évolution des facteurs qui interviennent tout au long du parcours de ces élèves (une période de 8 ans).

Un calcul rationnel, mais influencé

Marcoux-Moisan avance que les aspirations scolaires réalistes des élèves sont bel et bien le fruit d’un calcul rationnel de leur part. Toutefois, celui-ci n’est pas exempt de toute influence. Au contraire, le chercheur constate une influence de l’habitus de l’élève. Plus précisément, c’est le niveau d’étude des parents qui aurait le plus d’impact. L’analyse des données révèle également une influence des moyennes générales déclarées lors des études au secondaire et lors des premières années à la suite des études secondaires. C’est donc dire que l’héritage culturel n’explique pas tout. Les expériences vécues dans le parcours scolaire ont également un poids notable. Ainsi, la question n’est pas de savoir si les choix sont faits en fonction de la rationalité ou des habitus. Les deux facettes doivent être considérées, conclut Marcoux-Moisan.   Nouvelle propulsée par le RIRE-CTREQ