Après avoir exposé les enjeux de la lecture disciplinaire au collégial au cours d’un premier article, trois chercheurs de l’Université du Québec à Montréal (Chantal Ouellet, France Dubé et Amal Boultif) présentent maintenant des résultats et des exemples concrets de mise en application tirés d’un projet de recherche-action-formation mené en collaboration avec des enseignants des cégeps André-Laurendeau et Saint-Jean-sur-Richelieu. C’est le Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD), par le biais de sa publication Correspondance qui nous présente ces nouveaux résultats de la recherche entreprise par les chercheurs de l’UQAM. Il s’agit d’une recherche ayant pour but d’outiller les enseignants afin que ceux-ci puissent pallier les lacunes de leurs étudiants en matière de compréhension en lecture.

Un défi majeur pour plusieurs étudiants

L’offre d’un soutien à cet effet s’avère très importante puisque le passage au collégial sollicite de façon importante les compétences de lecteur-scripteur des étudiants. Les recherches passées, révèle le présent article, permettent de constater qu’un certain nombre d’étudiants se trouvent «dans l’incapacité de choisir et d’appliquer des stratégies de lecture efficaces pour surmonter leurs difficultés de compréhension des textes disciplinaires».

Une recherche, plusieurs programmes

La recherche s’est déroulée dans plusieurs programmes au collégial afin de voir avec quel succès les enseignants de ces programmes arrivaient à s’approprier et à implanter les pratiques issues de l’approche Reading Apprenticeship (R.A.). Il s’agit d’une approche qui s’appuie sur l’enseignement explicite de stratégies de lecture, sur l’annotation active des textes ainsi que sur la routine de lecture collaborative. La recherche a été conduite auprès de quatre personnes (trois enseignants de français et une enseignante de communication). Des rencontres mensuelles ont été organisées. Les chercheurs ont demandé aux enseignants de tenir un journal de bord réflexif afin d’adapter les principes de l’approche à leurs disciplines respectives. Le processus s’est terminé par la tenue d’entretiens semi-dirigés avec les enseignants impliqués.

Des exemples d’application

L’article permet de mieux comprendre, par des exemples concrets, comment les enseignants ayant participé à la recherche s’y sont pris pour intégrer des stratégies de l’approche R.A. On peut donc y voir comment la routine de lecture collaborative a été intégrée à un cours. Un exemple concernant l’intégration de la conversation métacognitive, de la modélisation de la réflexion et d’autres stratégies est également présenté.

Des retombées positives pour les enseignants également

Au terme de leur expérimentation, les chercheurs affirment qu’il est bel et bien possible d’implanter l’approche R.A. au collégial puisque les enseignants arrivent à se l’approprier et à l’appliquer auprès des leurs étudiants, et ce, dans plusieurs programmes. L’emploi par les enseignants d’un journal réflexif a facilité l’appropriation, en plus de permettre une réflexion sur leur pratique et sur les retombées de leurs interventions sur leurs élèves. Ils ont aussi pu développer de nouvelles façons de faire, liées spécifiquement aux contenus de leur discipline. Les chercheurs concluent que les enseignants, tout comme les étudiants, peuvent bénéficier de planifications de cours qui prennent en considération les spécificités des textes soumis en classe (types de texte, vocabulaire, degré d’abstraction, etc.), des stratégies générales de compréhension de lecture et de leur application dans des textes disciplinaires.   Pour accéder à l’article paru dans Correspondance Pour accéder à l’article précédent (celui expliquant les enjeux)