Des établissements américains d’enseignement supérieur cherchent des manières d'aider la population étudiante à socialiser « à faible risque ».

Dans un récent article intitulé Lawn Games, Anyone ? et publié par Inside Higher Ed, la journaliste Elizabeth Redden fait état de la volonté d’administrations de certains collèges et universités aux États-Unis d’offrir un semblant d’expérience étudiante « normale ».

 La fermeture des bars sur les campus et l’interdiction de partys ou de rassemblements étudiants intérieurs diminuent les occasions pour les étudiant·e·s d’être ensemble. Comment répondre à leur besoin fondamental de socialisation ?

Dehors, le mot d’ordre de la rentrée

Image : Pixabay

Des établissement ont créé de nouveaux espaces de rassemblement en plein air, d’autres ont érigé des tentes qui peuvent être réservées par des groupes d’étudiants de taille limitée. Certains ont organisé des projections de films et d’autres événements de la vie étudiante dans des lieux surdimensionnés comme les terrains sportifs.

L’Université Notre-Dame (Indiana) a ainsi transformé l’espace entre la bibliothèque et le stade de football en un espace de détente extérieur avec des chaises disposées autour de foyers. Les étudiant·e·s peuvent également emprunter des couvertures, qui sont lavées entre chaque utilisation. L’utilisation de masques et la distanciation sociale sont obligatoires, et il est interdit de se réunir en groupes de plus de dix personnes. L’établissement prévoit installer des chauffages extérieurs cet automne.

Concurrencer les fêtes privées

Interviewé dans l’article, Kevin Kruger, le président de NASPA (Student Affairs Administrators in Higher Education), explique que certains services aux étudiant·e·s ont développé cette année une programmation en plein air très créative. Selon lui, des activités intéressantes et engageantes ayant une composante de distanciation sociale peuvent réduire le nombre d’étudiant·e·s qui se réunissent dans un cadre festif plus risqué.

Le président de NASPA soutient que leur bien-être général, ainsi que leur capacité à gérer le stress et l’anxiété, doivent constituer une priorité pour les établissements, qui devraient trouver des moyens de leur permettre d’entrer en contact les uns avec les autres de manière sécuritaire et à faible risque.

Les bulles sociales

L’Université d’État de Virginie mise quant à elle sur la promotion des bulles sociales en encourageant la création de groupes de cinq à dix personnes de confiance. Fonctionnant comme une unité familiale, les membres de cette même cellule sociale peuvent relâcher certaines précautions liées à la pandémie en privé.

Le modèle des bulles sociales comporte néanmoins des limites et des risques : le concept fonctionne si tous les membres s’engagent de manière égale à respecter les directives de santé publique, si les membres s’en tiennent à une seule bulle et si les colocataires d’appartement font partie de la même bulle.

Selon cette approche de réduction des risques, les activités sociales sur les campus peuvent être inscrites sur un continuum du plus grand risque (par exemple, une fête privée de plusieurs personnes) au risque zéro, soit l’absence totale de rencontre. Entre les deux, de nombreuses possibilités de rencontres sociales sont à imaginer.

Consulter l’article original dans Inside Higher Ed