Les résultats de l’évaluation d’un programme de soutien à la santé mentale des étudiant·es de premier cycle universitaire montrent une augmentation de leur bien-être psychologique, ainsi qu’une diminution de leurs symptômes d’anxiété, de stress et de dépression.

Le programme découle d’un projet de recherche, dont le chercheur principal est Simon Grégoire (Université du Québec à Montréal – UQAM) et dont le financement provient du Fonds de recherche du Québec — Société et culture. L’équipe de recherche se compose de Lise Lachance (UQAM), Thérèse Bouffard (UQAM), Carole Vezeau (Cégep régional de Lanaudière) et Michel Perreault (Institut Douglas et McGill), avec la collaboration de France Landry (UQAM).

Grégoire et ses collègues ont développé un programme de soutien offert en ligne et à distance en s’inspirant de l’approche d’acceptation et d’engagement.

(Hayes, Strosahl, & Wilson, 2012, dans Grégoire et al., 2022a).

Ce programme de cinq séances d’une durée 90 minutes chacune était destiné à des étudiant·es universitaires de premier cycle aux prises avec des problèmes ou des troubles d’anxiété. Il était offert par dix-sept étudiant·es des cycles supérieurs inscrit·es dans trois universités montréalaises, entre septembre 2019 et avril 2021.

Durant cette période, les personnes aidantes ont elles-mêmes été supervisées par une psychologue œuvrant au sein de leur établissement. Au total, ce sont 107 étudiant·es de premier cycle qui ont bénéficié du programme (ibid., p.2).

Résultats de l’évaluation du programme

Image : Canva

Trois dimensions du programme ont été évaluées :

  • son efficacité à trois moment : avant l’intervention, après l’intervention et après cinq semaines ;
  • son implantation a été évaluée à l’aide d’entrevues semi-dirigées auprès des superviseures et de journaux de bord des personnes paires aidantes (n=18) ;
  • l’expérience de ces dernières a été explorée à l’aide d’entrevues semi-dirigées et d’un groupe de discussion (n=11) (ibid., p.2-3).

Un programme efficace

Les résultats de l’évaluation montrent que les les étudiant·es qui ont pris part au programme de soutien ont rapporté une augmentation de leur souplesse et de leur bien-être psychologique ainsi qu’une diminution de leurs symptômes d’anxiété, de stress et de dépression, et ce, jusqu’à cinq semaines après la fin du programme (ibid., p.3).

Par ailleurs, l’équipe de recherche note que le programme n’a eu aucun effet significatif sur l’engagement académique et la satisfaction à l’égard des études (ibid., p.3).

L’implantation du programme

Les résultats de l’analyse du deuxième volet montrent que l’implantation d’un tel programme nécessite :

  1. d’avoir l’appui de la direction des services étudiants ;
  2. de s’assurer que le programme soit ancré dans un modèle théorique et appuyé par des données probantes ;
  3. que les personnes paires aidantes soient supervisées par des équipes d’intervention du milieu ;
  4. que le programme comporte un processus rigoureux de recrutement, de sélection, de formation et de supervision des personnes paires aidantes (ibid., p.3).

L’expérience globale

Les résultats de l’évaluation de l’expérience montrent que les personnes aidées ne sont pas les seules à bénéficier de ce type de programme : celles qui offrent leur soutien rapportent également des gains personnels et professionnels, comme le sentiment d’accomplissement et de compétence (ibid., p.3-4).

Les défis rencontrés

Les personnes paires aidantes ont trouvé particulièrement difficile d’accompagner des personnes ayant des comorbidités, ou encore celles qui étaient désengagées à l’égard du processus (Grégoire, 2022b, p.18).

D’autres, inscrites en psychologie, ont rapporté avoir eu de la difficulté à mettre de côté la posture d’expertise généralement enseignée dans le cursus en psychologie (ibid.).

Le processus prévu sur 5 semaines gagnerait à être allongé, selon les personnes interrogées. Il a également été suggéré d’offrir de courtes formations sur des thèmes spécifiques durant le projet, ou encore des rappels sur des principes de la formation initiale (ibid.).

Retombées

Selon l’équipe de recherche, ce projet pourrait faciliter la mise en place d’initiatives de soutien par personnes paires aidantes dans les établissements postsecondaires (ibid., p.8).

Les résultats de l’évaluation du programme suggèrent qu’un soutien offert en ligne constitue une manière efficace de promouvoir la santé mentale des populations étudiantes universitaires, tout en diversifiant l’offre d’accompagnement offert sur les campus.

Ce type de soutien en ligne peut permettre de bonifier et de complémenter les services d’aide psychologique déjà offerts dans les universités, notamment pour les populations étudiantes ayant « du mal à accéder aux services traditionnels offerts dans leur établissement » (ibid., p.9.).

Références

Grégoire, S.  (2022a). Élaboration et évaluation d’un programme de soutien par les pairs inspiré de l’approche d’acceptation et d’engagement destiné à promouvoir la santé mentale et la réussite scolaire des étudiants universitaires. Fonds de recherche du Québec – Société et Culture, 5 p.

Grégoire, S. (2022b). Élaboration et évaluation d’un programme de soutien par les pairs inspiré de l’approche d’acceptation et d’engagement destiné à promouvoir la santé mentale et la réussite scolaire des étudiants universitaires. Fonds de recherche du Québec — Société et Culture, 22 p.