Selon une étude réalisée par deux chercheurs, Cher Li, assistante professeure à la Colorado State University et son collègue Basit Zafar, professeur à l’Arizona State University, les étudiants de genre masculin sont à 18,6 % plus enclins que leurs vis-à-vis de genre féminin à demander une révision de note finale.

Dans cet article publié sur The Conversation, Cher Li rapporte que c’est son expérience personnelle en tant qu’enseignante qui l’a amenée à questionner la différence de genre dans les demandes de révision de notes finale.

En considérant que des employeurs exigent parfois les relevés de notes et qu’une moyenne élevée améliore les chances du candidat d’être retenu, Li souligne qu’un tel phénomène risque de désavantager les candidats de genre féminin possédant des qualifications égales.

Pour expliquer cet écart entre les genres, les chercheurs suggèrent trois scénarios possibles :

  1. Les étudiants de genre masculin demandent des changements de notes plus souvent que leurs vis-à-vis de genre féminin;
  2. Les enseignants sont plus susceptibles de répondre aux demandes des étudiants de genre masculin que ceux de genre féminin;
  3. Les étudiants de genre féminin demandent des changements de notes au cours du trimestre, ce qui diminue leur besoin de le faire à la fin.

Alors que les chercheurs se sont intéressés aux trois scénarios pouvant expliquer cette différence entre les genres, la seule option qu’ils peuvent expliquer est que les étudiants de genre masculin demandent davantage de révision que ceux de genre féminin (scénario 1), que ce soit en cours de trimestre ou à la fin de celui-ci. Aussi, ils ont identifié que le phénomène persiste au-delà de la considération des caractéristiques des étudiants, des enseignants impliqués dans la demande de révision ou des groupes classes.

Ils ont également mené une étude expérimentale. À la suite de la complétion d’un quiz, les étudiants avaient la possibilité de demander une révision de la note obtenue en déboursant entre 0 $et 16 $. Les résultats obtenus viennent confirmer leurs résultats préliminaires, les étudiants de genre masculin sont plus enclins à demander une révision de notes, même si un coût est associé, et ce, de manière aléatoire. Cette expérience a aussi permis d’identifier que les étudiants de genre féminin « ont tendance à être moins confiantes quant à leurs réponses et plus incertaines quant à leur performance au quiz ».

Au regard de leurs résultats, ils concluent que d’« être conscient de la différence entre les genres en ce qui concerne les demandes de révision de notes et d’établir une politique claire pour ces demandes, pourrait aider à réduire l’écart qui persiste et potentiellement favoriser l’équité dans les processus d’embauche » [Notre traduction].

Consultez l’article de Cher Li dans The Conversation.