Un récent article publié dans le Harvard Business Review avance que l'apprentissage peut être une manière positive de composer avec le stress. Les chercheurs Chen Zhang (Tsinghua University), Christopher G. Myers (Johns Hopkins University) et David M. Mayer (University of Michigan) identifient dans cet article deux manières classiques de composer avec le stress  :
  1. Foncer tête première et réaliser le travail, parfois au prix de sa santé mentale et physique ;
  2. Se déconnecter de l’environnement stressant en se retirant temporairement (par exemple, en multipliant les pauses).

La troisième voix

Bien que ces deux stratégies comportent des avantages, elles ne règlent pas le problème du stress à la source et peuvent augmenter les émotions d’anxiété et de culpabilité. La solution résiderait dans une troisième voix : se concentrer sur l’apprentissage réalisé pendant une période stressante. Il peut s’agir d’acquérir une nouvelle compétence, de recueillir de nouvelles informations ou de relever des défis intellectuels. L’apprentissage en tant que « tampon du stress » possède des avantages sur plusieurs plans. D’abord, sur le plan cognitif, l’apprentissage apporte de nouvelles informations et connaissances qui peuvent être utiles pour résoudre des problèmes stressants à court terme, de même que de nouvelles compétences pour faire face aux facteurs de stress futurs ou même les prévenir. Sur le plan psychologique, l’apprentissage aide à développer des sentiments de compétence et d’auto-efficacité, tout en nous reliant à un objectif de croissance et de développement. Cette façon de nous considérer en constante amélioration permet de renforcer nos ressources psychologiques, dont notre résilience face au stress.

Stress intense et apprentissage

Les effets tampons de l’apprentissage ont été illustrés dans une étude menée auprès de résidents en médecine travaillant de longues heures sans repos. Cette étude a révélé que ceux dont l’équipe adoptait un comportement d’apprentissage plus poussé (comme la recherche de nouvelles informations ou la réflexion sur le processus de travail de l’équipe) ont signalé des niveaux d’épuisement beaucoup plus faibles que les autres résidents. Le fait de faire partie d’une équipe où d’autres personnes sont en processus d’apprentissage pourrait donc aider à atténuer les effets néfastes d’un travail stressant, même pour ceux qui ne sont peut-être pas enclins à se concentrer sur leur propre apprentissage.

Stratégies possibles

Les auteurs proposent des stratégies à appliquer dans le monde du travail, qui sont toutefois transférables dans un milieu d’études. Il s’agit d’abord de modifier son discours interne. Lorsque le stress apparaît, le message « c’est une situation stressante » peut être modifié par « c’est une occasion d’apprendre stimulante et enrichissante ». Cet état d’esprit nous préparerait mieux à réaliser des tâches avec une attitude axée sur le développement personnel et les gains à long terme. Un autre stratégie consiste à apprendre avec les autres en travaillant. Discuter d’un facteur de stress avec ses pairs et ses collègues pourrait ainsi faire naître de nouvelles idées, soit à partir de leur propre expérience ou des questions et des perspectives qu’ils soulèvent pendant cet échange. Lire l’article To Cope with Stress, Try Learning Something New