Dans ce mémoire de maîtrise, présenté à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke en novembre 2016, l’auteur Chantal Racine tente de répondre à un questionnement simple, mais pertinent : «Quels sont les stratégies et les actes pédagogiques à privilégier par un enseignant en sciences au collégial, afin de stimuler la motivation des étudiants à s’engager dans leurs activités d’apprentissage?» L’objectif de la recherche, indique Mme Racine, est «de décrire les perceptions des étudiants quant à leur motivation, selon différents actes et stratégies pédagogiques mis en place par les enseignants de deux programmes scientifiques au niveau collégial, soit le programme pré-universitaire Sciences de la nature et pour le programme Techniques de laboratoire, profil Biotechnologies.» L’auteure espère ainsi jeter un éclairage sur le cas du milieu collégial qui demeure peu étudié jusqu’à maintenant.

Les données recueillies

Les données recueillies l’ont été auprès de 16 enseignants participants de biologie et de physique. Chacun d’eux a été observé au cours d’une ou deux séances d’enseignement, ce qui a totalisé 58 heures d’observation au cours desquels les actes pédagogiques ont été répertoriés. 29 groupes d’étudiants ont ainsi été impliqués. 272 étudiants ont ensuite répondu à un questionnaire en ligne en lien avec la motivation concernant ces stratégies et actes pédagogiques.

Un portrait de la dynamique motivationnelle par groupe de comparaison

L’analyse des données quantitatives et qualitatives obtenues a permis à Mme Racine de brosser un portrait de la dynamique motivationnelle. On y constate que la perception de compétence de l’étudiant ainsi que la valeur qu’il accorde aux activités seraient les deux composantes de la motivation les plus importantes. À ce sujet, l’auteure mentionne notamment que les étudiants et étudiantes en Biotechnologies «ont des perceptions plus favorables à la motivation en accordant plus de valeur aux activités d’apprentissage», si on les compare aux étudiants de Sciences de la nature. Le désire d’engagement exprimé par cette catégorie d’étudiants est, lui aussi, plus élevé. En effectuant son analyse, Chantal Racine a pu noter une différence entre la situation des hommes et des femmes, notamment en ce qui concerne le sentiment de compétence.

Une nécessaire multiplication des stratégies pédagogiques et des activités d’apprentissage

L’auteur conclut son mémoire en rappelant l’importance de multiplier les stratégies pédagogiques et les activités d’apprentissage lors des séances puisque pour une même séance de cours, divers étudiants peuvent avoir une perception très différente à ce sujet allant même jusqu’à l’opposition complète. En ce qui concerne la valeur accordée aux activités d’apprentissage, Mme Racine note qu’elle peut «facilement être soulignée par l’enseignant en classe lorsqu’il explicite les objectifs d’une tâche d’apprentissage». Pour ce qui est du développement du sentiment de compétence, elle souligne l’importance de prendre en considération les dimensions émotives de l’engagement étudiant. Pour cela, il est important de prévoir un choix d’activité d’apprentissage qui permet à l’étudiant d’exercer sa compétence de façon progressive.