Fruit d'une commande du Vice-rectorat à la recherche et aux affaires académiques de l'INRS, cette recherche vise à en connaître davantage sur le profil des étudiants internationaux fréquentant l'institution et leur insertion à l'INRS ainsi que sur les dispositifs mis en place par les universités pour les accueillir. Fruit du travail de recherche d’Annick Germain, Mircea Vultur et de leur équipe de recherche, ce rapport est constitué de quatre sections. Il fait d’abord état des recherches sur les étudiants internationaux au Canada et au Québec. Il dresse ensuite un portrait statistique de ces étudiants au Québec. Il poursuit en présentant les résultats de l’enquête menée auprès des étudiants des quatre centres de l’INRS et, finalement, il termine en exposant les dispositifs d’accueil mis en place par les universités québécoises.

Les difficultés rencontrées

Selon Germain et Vultur, les principales difficultés rencontrées par les étudiants internationaux sont de trois ordres :
  1. Les problèmes liés à l’isolement et au manque d’appartenance dans le nouveau milieu d’études. Plus largement, ce problème peut être associé à celui de la perte de repères et de l’absence de réseaux sociaux dans le pays de destination.
  2. Les problèmes liés aux difficultés langagières et à l’adaptation culturelle, notamment dans le système éducatif. À ce sujet, les auteurs mentionnent que «plus un individu a cumulé de capital de mobilité, en ayant vécu dans différents pays et différentes cultures, moins le stress risque d’être important dans le processus d’adaptation à la nouvelle société d’accueil.
  3. Les difficultés financières liées à la condition d’étudiant international. Sur ce plan, les études indiquent que l’obtention de bourses d’études de même que l’accès à des expériences de travail reliées aux études ont une incidence importante sur la persévérance des étudiants internationaux.
Outre ces pistes qui ont fait l’objet de quelques études, certaines autres restent à explorer. Il y a notamment celle de la sécurité nationale et du terrorisme (le contrôle des “faux” étudiants internationaux) et celle de la cohabitation interculturelle entre les étudiants internationaux d’origines différentes.

Les dispositifs d’hospitalité dans les universités québécoises

Les auteurs de l’étude rapportent que, selon une enquête parue en 2014 sur internationalisation dans les universités canadiennes, on a observé un élargissement et un accroissement des activités d’internationalisation des universités depuis quelques années. On mentionne entre autres “la disponibilité et l’efficacité des services de soutien scolaire et parascolaire offerts aux étudiants internationaux sur les campus canadiens”. Ces services auraient des impacts à la fois sur la persévérance scolaire, la satisfaction et le rendement des étudiants. La réputation des établissements aux yeux des étudiants étrangers potentiels s’en verrait également bonifiée. Du côté québécois, les dispositifs développés peuvent être classés en cinq grandes catégories :

Recruter

  • Visite des universités à l’étranger; Visite des campus avant l’admission; Écoles d’été; Stages internationaux (pratique et/ou recherche); Échanges bilatéraux; Programme étude-travail (dans et hors campus); Bourses d’études; Exemption des frais de scolarité supplémentaires; Ambassadeurs étudiants; Médias sociaux.

Accueillir

  • Accueil à l’aéroport (Accueil plus); Unités et personnes ressources; Séances d’accueil et visites guidées (campus/quartiers/ville/région); Logement (campus et/ou hors campus) et conditions de vie.

Rejoindre et informer

  • Guide pratique; Bulletins d’information périodiques; Réseaux socionumériques; Réseau d’étudiants et de diplômés

Partager et échanger

  • Parrainage/jumelage; Espaces physiques de rencontre; Activités (inter) culturelles et sociales

Soutenir et accompagner

  • Soutien personnalisé; Ateliers d’ordre pratique; Soutien linguistique; Ressources financières (bourses d’études et emploi); Soutien aux professeurs, aux directeurs de recherche et au personnel administratif.
Concernant ce dernier point, les auteurs du rapport notent que les services individualisés ne sont pas encore la norme au sein des universités québécoises, et cela, sans qu’on retrouve un lien avec la taille de l’établissement. La structure départementale interne pourrait expliquer cette situation.

Des constats généraux

Germain et Vultur soulignent que nombre de dispositifs mis en place sont relativement récents (moins d’une dizaine d’années pour plusieurs et moins de cinq pour certains). Cela fait dire aux auteurs qu’une adaptation constante des dispositifs, en tenant compte des besoins émergents des étudiants étrangers, sera nécessaire. Les auteurs dénotent également que l’offre est à la fois variée et différenciée d’une institution à l’autre. À ce sujet, la taille des établissements ne semble pas être un facteur nuisant à la mise en place de dispositifs adaptés. Finalement, pour Germain et Vultur : «si plusieurs dispositifs existent pour recruter, accueillir, rejoindre et informer, partager et échanger, soutenir et accompagner les étudiants internationaux dans les universités et dans les milieux d’accueil, nous avons noté d’une part bien peu d’initiatives spécifiques pour favoriser et valoriser leur insertion en dehors des “cercles d’étudiants internationaux”.». Du travail reste donc à accomplir sur ce plan.