Un récent sondage réalisé par le média numérique Inside Higher Ed se penche sur les préoccupations des étudiants et étudiantes en matière de flexibilité.

Mené au mois de mars dernier dans 55 collèges américains, ce sondage s’intéressait à ce que les étudiants et les étudiantes (n=1250) entendent par la « flexibilité » offerte par le personnel enseignant. La journalise Colleen Flaherty présente les principaux résultats dans l’article Students Define Flexibility in the Classroom.

Les étudiants et étudiantes apprécient la flexibilité

Les données montrent que la flexibilité concernant les dates de remise des travaux est appréciée et souhaitée :

  • 72% des personnes répondantes estiment que des délais devraient être accordés lorsque des problèmes de santé ou des urgences familiales surviennent.
  • Pour 45% d’entre elles, les dates de remise devraient être flexibles en tout temps.

Les dates et les échéanciers sont une source de motivation

Pour la moitié des personnes répondantes, les dates et les échéanciers motivent et encouragent à réaliser les travaux. À l’inverse, seulement 10% ont déclaré ne pas avoir besoin de date de remise pour réaliser leurs travaux. Les répondants et répondantes qui disent avoir besoin des échéances pour demeurer motivé préfèrent également que les travaux soient divisés en plusieurs parties à rendre tout au long de la session.

La journaliste d’Inside Higher Ed propose quelques pistes d’interprétation, appuyées par les propos du psychologue Frode Svartdal qui s’intéresse notamment à la procrastination en enseignement supérieur.

Selon Svartdal, les personnes qui ont un haut niveau d’autorégulation et qui procrastinent peu s’accommodent autant de la flexibilité que des échéances strictes, étant donné que leurs habitudes de travail sont relativement structurées. À l’inverse, les étudiants et étudiantes qui ont davantage tendance à procrastiner préfèrent la flexibilité et n’apprécient pas les modes plus stricts, moins alignés à leurs habitudes de travail.

« [S]i les étudiants qui comptent sur les délais pour se motiver sont plus susceptibles d’être des procrastinateurs, alors ces étudiants semblent intéressés par des délais intermédiaires qui les aident à atteindre des objectifs à long terme, la flexibilité étant davantage réservée aux cas d’urgence qu’à un usage général. »

(Flaherty, 2023 [traduction libre])

Articuler la structure et la flexibilité

Colleen Flaherty évoque également les travaux de Melissa Hills, professeure de sciences biologiques, qui a récemment publié un article portant sur la mise en place de délais flexibles et ses effets sur les expériences d’apprentissage des personnes étudiantes.

Selon Melissa Hills, amener de la flexibilité dans la classe – par le biais de politiques transparentes et accessibles pour toutes les personnes étudiantes – permet de rendre celles-ci plus autonomes dans leurs apprentissages et de respecter les obstacles rencontrés. Hills suggère donc d’adopter une politique de délai de 48 heures « sans questions posées » [no-questions asked], ou encore un « laissez-passer » [free-pass] unique pour dépasser la date de remise d’un travail.

Ainsi, la flexibilité souhaitée par les étudiants et étudiantes peut prendre diverses formes et être adaptée aux tâches à réaliser.

Références

Flaherty, C. (2023, 7 avril). Students Define Flexibility in the Classroom. Inside Higher Ed.

Hills, M., et Peacock, K. (2022). Replacing power with flexible structure : Implementing flexible deadlines to improve student learning experiences. Teaching and Learning Inquiry, 10. https://doi.org/10.20343/teachlearninqu.10.26

Svartdal, F., Dahl, T. I., Gamst-Klaussen, T., Koppenborg, M., et Klingsieck, K. B. (2020). How study environments foster academic procrastination : Overview and recommendations. Frontiers in Psychology, 11. https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2020.540910