Une analyse des compétences attendues chez les candidat·es au doctorat rappelle l’importance des compétences transférables et identifie des pistes pour une meilleure préparation de ces futur·es doctorant·es.

Lilian Mantai, enseignante-chercheuse à l’Université de Sydney, et Mauricio Marrone, professeur associé à l’Université Macquarie, ont résumé les résultats de leur recherche dans un article paru dans La Conversation.  

Partant du constat que plusieurs étudiant·es au doctorat ne complètent pas leurs études pour diverses raisons, dont l’ampleur et la difficulté de la tâche, les auteur·trices ont souhaité dresser un portrait clair des compétences attendues chez les candidat·es des programmes de doctorat de différents pays. Pour ce faire, ils ont analysé plus de 13 500 annonces de programmes de doctorats affichés entre 2016 et 2019 sur une plateforme européenne d’emploi.

Image : Canva

L’importance des compétences transférables

Cette analyse montre que plusieurs compétences transférables sont requises pour réaliser un doctorat.

Les trois compétences les plus recherchées, tous programmes confondus, sont :

  • Les compétences communicationnelles (rédaction, présentation, vulgarisation) ;
  • Les compétences en recherche (expertise disciplinaire, analyse de données, gestion de projet) ;
  • Les compétences interpersonnelles (leardership, réseautage, travail collaboratif, résolution de conflit).

Mantai et Marrone rappellent que ces compétences sont également prisées dans le contexte professionnel, que ce soit dans le milieu académique ou non.  

Des variations selon les programmes et les pays

Les données analysées révèlent également des différences entre les pays et les disciplines.

Par exemple, 62 % des annonces en sciences médicales mentionnent des compétences interpersonnelles. C’est deux fois plus que dans les annonces de sciences biologiques. Les compétences numériques et cognitives sont plus souvent mentionnées aux Pays-Bas que dans les autres pays.

(Mantai et Marrone, 2022 [Traduction libre])

Pour aller plus loin dans ces comparaisons, les auteur·trices donnent accès à un outil de visualisation des données. Ce dernier permet d’afficher les compétences attendues selon les pays, les disciplines et pour une période donnée.

Des attentes de plus en plus élevées

Les annonces analysées couvrent 3 années (2016 à 2019). Cette période est suffisante pour que Mantai et Marrone observent que de plus en plus de compétences sont listées dans les annonces des programmes de doctorat. Il est aussi demandé que les candidat·es aient déjà des expériences de recherche et des publications à leur actif, la culture du « publish or perish » s’affirmant davantage. Enfin, il est attendu que la recherche soit plus engagée et davantage en collaboration avec l’industrie.

Vers une meilleure préparation des futur·es doctorant·es ?

Les auteur·trices font valoir que leur analyse expose des besoins de formation pour les étudiant·es du premier et deuxième cycle universitaire afin de mieux les préparer à un éventuel doctorat. Par exemple, des expériences de recherches pourraient avantageusement s’ajouter à leur formation.

En ce qui a trait aux études doctorales, Mantai et Marrone suggèrent que les établissements intègrent davantage de notions liées au développement de carrière à leurs formations, et ce, pour faciliter l’insertion socioprofessionnelle de ces futur·es diplômé·es.

Consulter le résumé de cette recherche (La Conversation) : The top 3 skills needed to do a PhD are skills employers want too.

Consulter l’article de recherche paru dans la revue Studies in Higher Education : Identifying skills, qualifications, and attributes expected to do a PhD.

Consulter le dossier CAPRES Insertion socioprofessionnelle des diplômé·es de l’enseignement supérieur (2021).

Référence

Mantai, L. et Marrone, M. (2022, 10 avril). The top 3 skills needed to do a PhD are skills employers want too. La Conversation.