Lors de la réception de leur note d’examen, certains étudiants seront agréablement surpris de leur résultat. Mais un nombre généralement plus élevé sera bien déçu pensant avoir beaucoup mieux fait que ne l’indique la note. Pour plusieurs d’entre eux, une trop grande confiance envers leurs méthodes d’apprentissage est possiblement la cause. C’est ce que relate Michael J. Armstrong, un professeur de Brock University, dans un article publié dans le magazine Affaires universitaires. Selon lui, les étudiants plus faibles sont particulièrement susceptibles de surestimer leur apprentissage et, du coup, la note qu’ils obtiendront. Pour remédier à cette situation, le professeur Armstrong a entrepris, dans le cadre d’une recherche, d’offrir davantage de commentaires aux étudiants par rapport à leurs notes puis d’observer leurs réactions.

La confiance et l’inquiétude

Dans la première phase de son étude, le professeur Armstrong a développé un système permettant aux étudiants d’avoir accès à une prédiction de leur note finale grâce à un système basé sur une analyse statistique des résultats obtenus dans les années précédentes. Les étudiants devaient ensuite inscrire les notes qu’ils avaient obtenues lors des examens et pour les travaux à remettre. Des 144 étudiants de première année ayant participé à l’étude, 29 % ont affirmé que la note prévue était plus basse que celle à laquelle ils s’attendaient. L’inverse était vrai pour seulement 6 %. Pour un tiers des participants, la prédiction leur a donné confiance alors que pour un autre tiers, celle-ci les a rendus plus inquiets. Néanmoins, 74 % des participants ont affirmé que l’exercice (l’usage d’une prédiction) était bénéfique. Plus important, souligne le professeur Armstrong, 50 % des étudiants ont indiqué étudier plus que prévu après l’expérimentation. Seulement 3 % ont réduit leur effort. Ce sont les étudiants chez qui la prédiction provoquait de l’inquiétude qui avaient tendance à étudier le plus fort. Ils étudiaient aussi plus fort si la prédiction était faible, et ce, même si cela correspondait à leurs attentes.

Laisser les étudiants prédire leur note

Dans une deuxième phase de l’étude, les étudiants ont également dû prédire la note qu’ils s’attendaient à obtenir au terme du cours. En fait, il devait prédire celle-ci en début et en fin de session afin de constater l’évolution de leur but. En parallèle, les participants ont été invités à remplir des questionnaires au sujet de leur sentiment de « contrôle personnel ». Les étudiants obtenant une forte note à ce questionnaire étaient ceux croyant avoir un fort contrôle sur leur vie. Leur succès dépend de leurs actions. Inversement, les étudiants ayant une faible note croient plutôt qu’ils ont peu d’influence sur le résultat. La chance entre en ligne de compte. Encore à ce stade, les étudiants participant à l’étude se sont montrés confiants de façon démesurée. Ils ont en effet obtenu une note plus basse que leur prédiction initiale. Plus surprenant, il en a été de même avec leur prédiction de fin de session. L’écart s’est révélé plus faible que lors de la première phase, mais cela est dû en partie au fait que la prédiction des étudiants était plus basse à la seconde occasion. Encore à ce stade, les étudiants les plus faibles étaient ceux qui présentaient l’écart le plus marqué. Le professeur Armstrong fait également remarquer que les étudiants se croyant plus en contrôle démontraient néanmoins un plus grand écart. Ces étudiants se prédisaient de fortes notes, mais n’arrivaient pas à atteindre cette cible. Même si le sentiment de contrôle peut être bénéfique dans un grand nombre de situations, ce n’était pas le cas lors de cette étude. Pour Armonstrong, cela s’explique peut-être par le fait que les étudiants n’en sont qu’à leur première année à l’université et qu’ils sont encore en période de transition. Les méthodes d’études du secondaire ne se sont pas avérées adéquates pour nombre d’entre eux.

Vers une meilleure autoévaluation

L’étude visait à ce que les étudiants comprennent mieux les progrès qu’ils réalisent durant un cours et la quantité d’étude nécessaire pour avoir du succès. L’expérience leur a probablement enseigné à mieux s’autoévaluer, de manière générale. Cela pourrait les aider à prendre de meilleures décisions dans le futur.   Pour accéder directement à l’article d’Affaires universitaires