Parutions
Un récent article de Martin Roy et Nathalie Michaud de l'UQAM examine les défis et les pièges de ces deux modalités d'évaluation des apprentissages en enseignement supérieur.
L’article, publié dans le dernier numéro de Formation et profession. Revue scientifique internationale en éducation, recense des avantages et obstacles dans l’implantation de l’autoévaluation et l’évaluation par les pairs, qui demandent à l’étudiant de s’engager dans le processus d’évaluation.
Avantages recensés
Sur le plan affectif Des avantages non négligeables de ces modalités seraient de diminuer l’anxiété des étudiants et d’augmenter la confiance qu’ils ont en eux. L’évaluation par les pairs permettrait aussi de développer l’estime de soi et l’empathie, en plus d’être appréciée par les étudiants en raison des nombreuses rétroactions reçues. D’ailleurs, comme l’évaluation par les pairs permet des discussions entre les étudiants, cette modalité favoriserait les interactions sociales. Elle permettrait d’améliorer la communication et le travail en équipe, deux compétences fréquemment mobilisées sur le marché du travail. Sur le plan de l’autonomie Plusieurs auteurs font mention de la responsabilisation et du développement de l’autonomie chez l’étudiant que permettent ces modalités d’évaluation. L’autoévaluation semble augmenter la qualité de la réflexion des étudiants et l’évaluation par les pairs développerait l’esprit critique. À la lumière de différentes études revues par les auteurs, les bénéfices que retire l’étudiant – dont son engagement, sa motivation, l’amélioration de ses apprentissages et sa réussite -, on pourrait croire que plusieurs professeurs utilisent l’autoévaluation et l’évaluation par les pairs en classe. Or, pourquoi sont-elles peu utilisées en enseignement supérieur ?Obstacles rencontrés
Les problèmes d’implantation relevés sont, entre autres, l’anxiété de l’étudiant, des préoccupations et de la résistance ou encore de la difficulté, voire de l’incapacité à porter un jugement sur propre production ou performance, ainsi que celle d’un pair. Selon les auteurs, tous ces éléments freinent la mise en place de l’autoévaluation et l’évaluation par les pairs. De plus, des pièges sont aussi à éviter, par exemple :- la confusion des rôles entre étudiant et professeur
- la qualité des jugements et des commentaires émis par l’étudiant
- les « amis » évaluateurs qui surévaluent
- l’influence d’un leader
- etc.
Solutions et stratégies
Les auteurs soutiennent qu’une des stratégies à privilégier réside dans un investissement de temps, surtout si les étudiants vivent ces expériences pour la première fois. La réponse à ce défi se trouve probablement dans une planification rigoureuse et réaliste. Malgré le fait que les étudiants sont au niveau de l’enseignement supérieur, il ne faut pas présumer qu’il sont habiles à s’autoévaluer et à évaluer leurs pairs. Pour faire face à l’anxiété des étudiants, il peut être adéquat d’instaurer un climat de classe dans lequel règnent la confiance et le respect. La démarche devrait s’appuyer sur une vision de l’évaluation pour l’apprentissage s’inscrivant dans une logique de collaboration et d’entraide. Enfin, les étudiants devraient être informés du processus dans lequel ils s’engagent et avoir leur mot à dire. Une discussion autour des critères d’évaluation et des objectifs de l’évaluation s’avère un bon moyen de les faire adhérer à la tâche d’évaluation. Mieux encore, le professeur peut impliquer les étudiants dans l’élaboration des outils d’évaluation.Suggestions de lecture

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