L’Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC), dans son plus récent numéro de la revue Pédagogie collégiale, offre la parole aux acteur·trices du milieu de l’enseignement collégial à propos de l’inclusion et des moyens pour la favoriser au quotidien dans la pratique enseignante.

Ce numéro de la revue Pédagogie collégiale, « Paroles croisées sur l’inclusion et les biais cognitifs », est divisé en sept sections. L’équipe du CAPRES s’est penchée sur cinq d’entre elles.

Page de couverture de la revue Pédagogie collégiale

Section Dialogue – L’inclusion encore d’actualité

Dans ce premier article Pourquoi encore parler d’inclusion?, la chercheuse-professeure de littérature au Cégep Gérald-Godin, Catherine Bélec, s’entretient avec la conseillère pédagogique au Cégep de l’Outaouais, Emilie Doutreloux, afin de mieux comprendre la place de l’équité, de la diversité et de l’inclusion en éducation. Sous la forme d’une conversation détaillée, le texte explique pourquoi le focal ne devrait pas être placé sur les mesures inclusives mises en place, mais sur le résultat de ces mesures.

Rappelant qu’historiquement, l’enseignement supérieur n’est pas destiné à tous et toutes, les autrices réfléchissent à la diversité et aux logiques d’actions relatives aux groupes majoritaires et minoritaires, et distinguent différents modèles de l’inclusion.

Il importe d’« assurer la promotion et la valorisation des différences identitaires et l’égalité des groupes ».

(Bélec et Doutreloux, 2021, p. 10)

Section Réflexion pédagogique – Interpréter et comprendre les biais cognitifs

L’article Les biais cognitifs : comment les interpréter pour mieux les comprendre est rédigé par Éloïse Lorio-Noël (Cégep du Vieux Montréal), Anne Senterre (Cégep de Lanaudière à Terrebonne) et Marie-Pier Brousseau (Cégep Marie-Victorin), toutes trois étudiantes au collégial et participantes à un projet de recherche du Programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage (PAREA). Les autrices expriment leurs prises de conscience et le fait qu’elles reconnaissent désormais leurs biais cognitifs grâce au processus coconstructif inhérent au projet de recherche. À partir de leurs expériences, elles proposent une définition de l’inclusion et suggèrent des pistes pour rendre l’enseignement collégial plus inclusif.

Section Pratique partagée – Favoriser l’apprentissage par le dialogue via la plateforme web Worldchat.live Education

Cet article porte une attention particulière à la voix des étudiant·es. L’article La conversation de fond comme outil pédagogique est proposé par Anne-Marie Lafortune, professeure en langue seconde au Cégep de la Gaspésie et des Îles et initiatrice de la plateforme web Worldchat.live Education.

Qu’est-ce qu’une conversation de fond ? 

La conversation de fond est une stratégie pédagogique où un·e étudiant·e communique sa compréhension avec ses pairs ou un·e professeur·e, puis négocie la signification qu’il ou qu’elle y attribue (Goldenberg, 1991, dans Lafortune, 2021).

Cette méthode encourage la réflexion, la création d’un discours « authentique », cohérent, et visant la compréhension collective.

(Newman et Wehlage, 1993 dans Lafortune, 2021)

Le dialogue pour apprendre : 

  • Favorise une meilleure appropriation des contenus; 
  • Assure la participation de plusieurs apprenant·es; 
  • Cible les intérêts/le contexte des apprenant·es; 
  • Permet une expérience pédagogique et humaine enrichissante.

L’approche pédagogique du Worldchat.live Education repose sur : 

  • L’apprentissage actif; 
  • L’étudiant·e au cœur de ses apprentissages; 
  • Les projets individuel et collectif; 
  • Des situations de conversations authentiques; 
  • Des modalités variables (durée, tâches, niveau d’interaction, etc.) décidées par le ou la professeur·e; 
  • Une planification des échéanciers déterminante pour la réussite de l’approche. 

Section Recherche en éducation – Le développement de l’intérêt et la persévérance 

Dans l’article L’intérêt : levier de motivation au service de la persévérance, Annie Bradette et Isabelle Cabot (Cégep Édouard-Montpetit) présentent les résultats d’une recherche portant sur l’intérêt envers une tâche dans la motivation, encourageant ainsi la persévérance et la réussite scolaire au collégial. Dans cet article, Bradette et Cabot réfléchissent au principe motivationnel relatif à la pérennité des compétences développées. Les autrices expliquent le contexte de la recherche, l’évaluation des apprentissages en éducation physique au collégial, et la persistance et les principes de sédentarité, de baisse de motivation et le problème de l’utilisation de la performance comme méthode d’évaluation. Les autrices rendent accessibles les résultats théoriques de la recherche afin que les acteur·trices des milieux puissent les transposer à leur pratique personnelle, peu importe la discipline : 

« dans chacune des disciplines enseignées, les étudiants peuvent ressentir l’intérêt grâce à l’utilisation de stratégies pédagogiques ou évaluatives conçues par les professeurs désirant encourager ce mécanisme : la motivation ».

(Bradette et Cabot, 2021, p. 34)

Section Collège et société – Déconstruire les stéréotypes autour de la culture de la lecture au Québec 

Dans ce dernier article, Le pouvoir stupéfiant de la lecture!, l’autrice Julie Roberge, membre du comité de rédaction, s’entretient avec Charles Prémont, ethnologue, journaliste et auteur, initiateur des journées Lire pour réussir. Ensemble, Roberge et Prémont proposent une réflexion sur l’importance de la culture de la lecture au Québec afin, notamment, de déconstruire les stéréotypes autour de la pratique de la lecture.

Ce texte informe de l’importance dans la société et, par extension, dans le niveau collégial : 

  • de la culture de la lecture, de sa valorisation;
  • de la responsabilité de la famille et de l’école;
  • de l’importance de la littératie au collégial à travers l’ensemble des disciplines et que la lecture représente un engagement social.  

La lecture selon M. Prémont : participe à la lutte contre le décrochage scolaire, renforce l’esprit critique, encourage la prise de parole, l’échange et le dialogue.

(Roberge et Prémont, 2021, p. 44)

Comment valoriser la lecture? 

  • Donner l’exemple, comme adulte (aux enfants, aux élèves, aux étudiant·es);
  • Cultiver le goût de lire en discutant, par exemple;
  • Déconstruire l’« élitisme » autour de la lecture;
  • Ramener le plaisir de la lecture à l’école;
  • Imposer des « temps » de lecture à l’école;
  • La lecture contre l’analphabétisme fonctionnel;
  • Mieux s’exprimer et contribuer davantage à la société;
  • Promouvoir la lecture;
  • Revaloriser les bibliothèques municipales.

Pour consulter le plus récent numéro de la revue Pédagogie collégiale.