Le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) a récemment publié une note d’information qui porte sur les parcours et la réussite des étudiants au cours des trois années universitaires qui suivent l'obtention de leur baccalauréat (bac).

D’entrée de jeu, rappelons qu’en France, le baccalauréat (bac) désigne la fin des études secondaires générales, soit vers 17-18 ans. Dans cette note d’information, Éric Chan-Pang-Fong du MESRI s’est donc intéressé aux étudiants qui ont obtenu leur bac en 2014, et qui ont ensuite poursuivi leurs études.

En 2017, trois ans après l’obtention du bac, 22 % d’entre eux étaient titulaires d’une licence générale ou professionnelle (l’équivalent du baccalauréat québécois, durée de 3 ans), 16 % étaient titulaires d’un B.T.S (brevet de technicien supérieur, durée de 2 ans) et 5 % d’un D.U.T (diplôme universitaire de technologie, durée de 2 ans).

Résultats de diplomation

À la rentrée 2017 :

  • 63 % des bacheliers de 2014 poursuivaient leurs études;
  • 20 % ont décidé de quitter l’enseignement supérieur une fois;
  • 17 % l’ont quitté sans aucun diplôme.

Parmi les différents parcours étudiés, celui de la licence (l’équivalent du baccalauréat québécois, durée de 3 ans) est le plus discontinu : 21% des inscrits se sont finalement réorientés et 17% d’entre eux sont sortis sans diplôme. Ces étudiants sans licence avaient un moins bon profil scolaire, étaient d’origine sociale plus modeste et ont moins souvent obtenu leur premier choix lors de l’admission à l’université.

Parmi les étudiants qui s’étaient inscrits pour la première fois en licence après leur bac, en 2014, seulement 29 % d’entre eux obtiennent leur diplôme en trois ans. Parmi eux, les trois quarts se sont inscrits en master (maîtrise québécoise, durée de 2 ans), à la rentrée 2017.

Profils de parcours

Le parcours des étudiants dans l’enseignement supérieur n’est pas toujours linéaire. De fait, les redoublements, les abandons et les réorientations sont nombreux après une première inscription en licence (baccalauréat québécois, durée de 3 ans).

C’est en première année de licence que s’effectue la plus grande part de la sélection : 41 % seulement passent en deuxième année de formation, 35 % redoublent et 25 % quittent la licence. Par la suite, 81% des étudiants qui sont passés en deuxième année vont poursuivre en troisième année sans redoubler.

La réussite universitaire en licence est fortement conditionnée par le profil scolaire et l’origine sociale des étudiants. Cinq types de parcours mettent en évidence une inégalité de chance de réussite en relation avec le passé scolaire et l’origine des étudiants.

Ces cinq types de parcours sont :

1. Les diplômés de licence poursuivant en enseignement supérieur à la rentrée 2017

Ces jeunes se caractérisent par un bon profil scolaire. C’est le groupe dont la part de jeunes issus de milieux favorisés est la plus importante (46 %). Ils déclarent par ailleurs ne pas avoir eu difficultés majeures durant leur première année de licence (98 %) et 89 % d’entre eux avaient un projet d’études longues après leur bac.

2. Les diplômés non inscrits en enseignement supérieur à la rentrée 2017

Ce sont des étudiants qui ont obtenu un diplôme, quel qu’il soit, mais qui ne poursuivent pas d’études à la rentrée 2017. Ils ont un moins bon profil scolaire que les étudiants du premier groupe. Leur envie de poursuivre de longues études est moins fréquente (47 %). Dans ce groupe, l’origine sociale des étudiants est plus modeste. Après la fin de leurs études supérieures, en mars 2018, 68 % d’entre eux ont déclaré être en emploi.

3. Les étudiants toujours inscrits en licence à la rentrée 2017

C’est un groupe d’étudiants « en retard », à la suite d’un ou des redoublements. Ils ont un profil scolaire moins bon que ceux du premier groupe et déclarent avoir plus de difficultés dans leurs études.

4. Les étudiants inscrits dans une autre formation de l’enseignement supérieur à la rentrée 2017

Les membres de ce groupe se sont réorientés vers une autre formation à un moment de leur parcours, souvent à l’issue de la première année, sans avoir obtenu leur diplôme de licence. Leur profil se démarque par le fait que leur programme d’études correspondait moins à leur premier choix et leur envie était moindre de poursuivre de longues études. Par ailleurs, ils ont des caractéristiques sociales et un profil scolaire assez proche des étudiants du troisième groupe.

5. Les sortants de l’enseignement supérieur sans diplôme

Ce groupe est celui des étudiants ayant le moins bon profil scolaire. Par ailleurs, ce sont eux qui ont les origines sociales les plus modestes. Près de six étudiants sur dix sont boursiers sur la base de critères sociaux, et seulement 27 % d’entre eux sont issus d’un milieu favorisé.

Le MESRI analyse également dans cette note les résultats de diplomation et les différents parcours des étudiants de B.T.S (brevet de technicien supérieur, durée de 2 ans) et de D.U.T (diplôme universitaire de technologie, durée de 2 ans).

Consulter la note du MESRI (avril 2020)