Résultats de recherche
Rédigée par Sylvie Bonin (UQ), cette note propose une mise à jour des principaux indicateurs présents dans le rapport intitulé Être parent aux études universitaires : conséquences pour le projet de formation et la poursuite des études (2014), découlant du projet ICOPE (Indicateurs de COnditions de Poursuite des Études).
Plus de 1/5 étudiant·e est parent
En 2016, 22 % des nouvelles personnes inscrites dans un établissement du réseau de l’UQ sont des parents : 67 % d’entre elles ont plus d’un enfant, tandis que 17 % s’occupent seules des enfants (en termes de temps) et 20 % en assument seules la charge financière (Bonin, 2021).
Selon l’enquête ICOPE 2016, c’est le désir d’améliorer ses conditions de vie ou de travail qui a motivé l’inscription de 9/10 étudiant·es parents.
Davantage d’étudiant·es parents en région
La part de la population étudiante avec enfant(s) est de 26 % pour les établissements en région (UQTR, UQAC, UQAR, UQO et UQAT), comparativement à 16 % pour les établissements en milieu urbain (UQAM, ÉTS, INRS et ENAP) (ibid.).
La TÉLUQ, spécialisée en enseignement à distance, et l’ENAP, qui forme majoritairement des adultes de la fonction publique, vont chercher les parts les plus élevées du réseau, soit respectivement 51 % et 58 % (ibid.).
La conciliation famille-travail-études
Le fait de de travailler parallèlement aux études est souvent nécessaire pour subvenir aux besoins de leur famille (ibid.). C’est près des trois quart (74 %) des étudiant·es parents en emploi qui travaillent à plein temps (30 heures ou plus) à leur premier trimestre de formation, comparativement à 27 % des non-parents.
La conciliation travail-famille-études est un défi de taille : à part la TÉLUQ, 55 % des étudiant·es parents indiquent suivre leurs cours principalement de soir, de fin de semaine ou à distance (ibid.). Certain·es font d’ailleurs part de leurs besoins d’une offre de cours plus diversifiée sur le plan des horaires.
Les travaux d’équipe, nombreux à l’université, font l’objet de préoccupations de plusieurs étudiant·es parents. Comme le souligne un étudiant parent de l’ETS ayant deux enfants et travaillant à temps plein : « la gestion de[s] horaires pour les travaux d’équipes est trop difficile. » (ibid.).
L’autoévaluation de leur préparation aux études
Bonin (2021) relève que l’autoévaluation que font les étudiant·es parents de leur préparation aux études est aussi bonne, sinon meilleure, que celle des autres étudiant·es : 62 % jugent leur préparation très bonne ou excellente, comparativement à 58 % des non-parents.
Or, selon l’analyste, cette perception « très optimiste » de leur préparation soulève des inquiétudes quant à leur réussite. Des étudiant·es parents, sous-estimant leur situation, risquent d’entreprendre leur formation sans solliciter les ressources utiles à leur démarche éducative (ibid.).
De plus, en moyenne plus âgé·es que les autres à leur entrée à l’université, la majorité des étudiant·es parents sont également les premier·ères de leur famille à y accéder.
Qu’en est-il des taux de diplomation ?
À temps complet, le taux de diplomation des étudiant·es parents se situe généralement sous celui des non-parents, et cet écart est particulièrement marqué dans les programmes de recherche (maîtrise et doctorat).
À temps partiel, mis à part à la maîtrise sans mémoire, le taux de diplomation des parents est similaire à celui des étudiant·es sans enfants.
Bonin (2021) met toutefois en perspective ces comparaisons, en rappelant que les taux de diplomation à temps partiel sont nettement inférieurs aux taux à temps complet, et ce, peu importe les catégories de programmes ou les profils d’étudiant·es.
Source : Bonin, S. (2021). Quel est l’impact des responsabilités parentales sur la poursuite d’études universitaires ? , Direction de la recherche institutionnelle, Université du Québec, octobre.
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