Une récente recherche menée par Adaptech Research Network, le Collège Dawson et le Cégep André-Laurendeau s'est penchée sur la motivation des étudiants à participer lors de cours faisant appel à des technologies de l'information et de la communication (TIC). Jusqu'ici, les études portant sur la perspective de professeurs identifiés comme des utilisateurs exemplaires des TIC ont été plutôt rares, ce qui est encore plus vrai aux études supérieures.
Intitulée « Student and Professor Perspectives on Exemplary Practices in the Use of Information and Communication Technologies (ICTs) and e-Learning in Colleges », l’étude a été financée par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) et le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) dans le cadre du programme Actions concertées Persévérance et réussite scolaires.

Les hypothèses

Les hypothèses avec lesquelles travaillaient les chercheurs dans le cadre de cette étude étaient les suivantes :
  • Phase 1 : Les étudiants immigrants, comparativement aux non-immigrants, auront une préférence pour les TIC liées à l’enseignement qui : 1) prennent la forme de texte ou sont visuels par opposition à celles qui ne font appel qu’à l’audio, 2) ne sont pas synchrone (simultané).
  • Phase 2 : Les professeurs nommés par leurs étudiants pour une pratique exemplaire des TIC dans leur enseignement auront une approche raisonnée sur la façon d’utiliser les TIC, vont avoir le sentiment qu’ils améliorent l’apprentissage chez les étudiants, mais ils feront néanmoins face à des défis.
  • Phase 3 : Les catégories de TIC mentionnées par les étudiants et les auxiliaires d’enseignement seront comparées. Une différence importante sera dévoilée.

Méthodologie

114 professeurs jugés excellents par leurs étudiants en matière d’usage des TIC ont été interrogés dans le cadre de l’étude. Le nom de ces répondants a été obtenu par le biais d’un sondage réalisé auprès de 337 étudiants dont 95 étaient des immigrants. Le sondage portait sur ce qu’ils aimaient et n’aimaient pas relativement aux TIC. Des suggestions leur étaient également demandées, de même que la mise en nomination de professeurs.

Résultats

Chez les étudiants

Les résultats du sondage indiquent une disparité assez importante entre genres, entre collèges francophones et anglophones de même qu’entre étudiants nés au Canada et à l’extérieur. La grande majorité des étudiants a indiqué aimer lorsque leur professeur faisait appel aux TIC dans leur enseignement (93 %) et lorsqu’ils pouvaient donner leur opinion. Selon 80 % des répondants, les TIC suivantes fonctionnaient bien : affichage des notes en ligne, devoir, syllabus et notes de cours en ligne, PowerPoint, soumission des travaux, laboratoires informatiques, courriels et logiciel de présentation. Toutefois, les résultats sont faibles en ce qui concerne les manuels numériques et les cours en ligne. L’étude a également permis de faire ressortir des outils TIC avec lesquels les étudiants se sentaient très à l’aise, mais qui étaient peu utilisés en classe. Cela inclut du matériel en ligne (prise de présence, tests), des outils utilisés en classe (correcteurs, logiciels linguistiques, simulateur, mindmapping, conférences web), du matériel électronique (télévoteurs) et des outils en ligne (Wikis, porte-folios, baladodiffusions) et des heures de bureau virtuel.

Chez les enseignants

Du côté des enseignants, ils ont, pour la plupart, appris à maîtriser les outils TIC par eux-mêmes ou encore ils avaient de l’expérience en la matière. Nombreux sont ceux qui ont mentionné que leur plus important défi se situe sur le plan technique et institutionnel. Les dix technologies dont ils font le plus souvent usage sont : le courriel, la notation, PowerPoint, les notes de cours, les tutoriels/exercices pratiques et liens web disponibles en ligne, les laboratoires informatiques, les logiciels de présentation et les vidéos. À l’inverse, les moins souvent employés sont : les conférences web, Twitter, les salles de clavardage, le mindmapping, les baladodiffusions, LinkedIn, les télévoteurs, les blogues, les Wikis et Facebook. En ce qui concerne les systèmes de gestion de cours (ex. Moodle), ils étaient principalement employés pour afficher les notes de cours et les PowerPoint, les résultats et les devoirs. Certains les utilisaient aussi pour prendre les présences, les remises de travaux, le calendrier et les tests.

À retenir

Au final, les chercheurs déclarent qu’il vaut mieux pour les professeurs de faire appel à un petit nombre d’outils TIC qui sont simples qu’à un grand nombre d’outils trop complexes et mal intégrés à la démarche pédagogique proposée. Par ailleurs, l’étude révèle le désir des étudiants d’utiliser leurs propres technologies dans la salle de classe. Toutefois, la majorité des professeurs ne le permet pas (49 %). Les professeurs ayant été identifiés comme exemplaires, pour leur part, permettaient ce genre d’usage, indiquent les auteurs de l’étude.   Pour accéder directement à l’étude