Une récente étude indique que les étudiants ayant été incités à prendre un moment pour réfléchir à leur usage des ressources d’apprentissage mises à leur disposition dans la classe ont obtenu de meilleures notes que leurs pairs ne l’ayant pas fait. C’est ce que révèle un article publié sur le site de l’Association for Psychological Science, lequel rapporte les résultats publiés dans la revue Psychological Science.

Réfléchir à sa routine d’étude

Selon les auteurs de l’étude l’auto-administration par les étudiants de cette période réflexion, ne serait-ce que 15 minutes avant un examen, produit des effets positifs. Grâce à cette réflexion, avancent les chercheurs, les étudiants font un usage plus efficace des ressources lors de leur période d’étude, car cela les amène à mieux comprendre comment leurs efforts se transposent en de meilleurs résultats. Malgré la multiplication des ressources rendues disponibles pour les étudiants, certains d’entre eux peinent à établir une routine d’étude efficace. C’est l’expérience de professeur de l’une des chercheurs derrière l’étude, Patricia Chen, qui l’a menée à se demander si une intervention ciblée n’aiderait pas les étudiants à «étudier plus intelligemment». À maintes reprises, elle a été face à des étudiants ayant mis beaucoup d’efforts, mais n’ayant aucune stratégie pour organiser ceux-ci.

L’apprentissage autorégulé

Les auteurs de l’étude se sont basés sur les recherches en éducation portant sur l’apprentissage autorégulé (self-regulated learning) ainsi que sur des données issues de la psychologie sociale et les approches efficaces en intervention. C’est ainsi qu’ils ont développé un court exercice dont le but était de permettre aux étudiants de guider leur réflexion sur leur façon d’utiliser les ressources d’apprentissage.

La méthodologie

L’expérience dont il est question a été menée auprès de deux cohortes constituées dans un cours de statistiques de niveau universitaire. Les chercheurs ont, de façon aléatoire, invité la moitié des étudiants participants à s’autoadministrer le temps de réflexion. L’autre moitié n’a pas été incité à le faire, servant ainsi de groupe de comparaison. De 7 à 10 jours avant chaque examen, les étudiants du groupe cible étaient invités à compléter un sondage où ils devaient indiquer la note qu’ils espéraient avoir, le niveau d’importance qu’ils accordaient à l’obtention de cette note ainsi que le niveau de confiance d’y parvenir. Le sondage incitait les étudiants à réfléchir aux types de questions qui pourraient se retrouver dans l’examen. Après cette réflexion sur le format de l’examen, les étudiants devaient identifier 15 ressources d’apprentissage qu’ils allaient utiliser pour étudier efficacement. Ils devaient indiquer pourquoi chacune de ces ressources était importante et comment ils allaient l’employer. Une fois l’examen terminé, les étudiants devaient rapporter le niveau d’efficacité qu’avait eu leur période d’étude sur leur résultat. Ils devaient aussi indiquer leur niveau d’accord concernant divers énoncés concernant la conscience de l’influence de leur stratégie d’étude. Enfin, ils devaient indiquer le niveau d’utilité de chacune des stratégies auxquelles ils avaient eu recours pour la préparation de l’examen.

Les résultats

Les auteurs indiquent que les résultats étaient clairs. La réflexion stratégique sur l’utilisation des ressources a vraiment permis aux étudiants d’obtenir de meilleures notes. Par ailleurs, plus la réflexion était poussée, meilleure était la note. L’utilisation d’un nombre plus grand de ressources n’a pas semblé aider les étudiants. C’est plutôt l’usage raisonné qui a eu le plus d’effet. Un sentiment de contrôle s’est progressivement développé chez les étudiants ayant effectué la réflexion. L’intérêt de cette approche vient du fait qu’elle peut être administrée très simplement et demande peu de ressources, concluent les auteurs.   Pour accéder directement à l’article de l’Association of Psychological Science