Depuis 1994, l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE) mène l’enquête nationale sur les conditions de vie auprès des étudiants français.
Source : OVE

Dans sa plus récente publication, Regards croisés sur les expériences étudiantes, l’enquête Conditions de vie 2016, l’OVE présente les résultats qui s’appuient sur la huitième enquête nationale Conditions de vie qui a été réalisée en 2016 auprès de 61 000 étudiants.

Dans le chapitre 1, Être étudiant de première génération en France, cela fait-il une différence ?, les auteurs analysent les données de l’OVE pour tenter de mieux caractériser cette population parmi les étudiants français et l’impact que peut avoir cette caractéristique sur leur parcours d’études (p. 26).

Qui sont-ils?

Les étudiants de première génération (EPG), ou plus spécifiquement les étudiants dont les parents ne possèdent aucun diplôme d’enseignement supérieur représentent 39 % de la population étudiante française. On observe une répartition très inégale des EPG dans les domaines d’études. Ils sont plus largement inscrits dans les filières professionnelles courtes (section de techniciens supérieurs et Institut universitaire de technologie), mais beaucoup moins présents dans les filières prestigieuses (grands établissements, écoles d’ingénieurs, de commerce ou du domaine de la culture et études de santé).

Leur parcours se distingue également des autres étudiants. En effet, si les EPG « ont en très grande majorité obtenu un baccalauréat de l’enseignement général, on observe tout de même qu’il s’agit de la catégorie qui comprend le plus grand pourcentage d’étudiants ayant obtenu un baccalauréat technologique ou professionnel » (p. 28). Ils sont également le groupe qui a obtenu le moins de mentions au baccalauréat. Les résultats indiquent que les EPG sont issues de toutes les catégories sociales, mais qu’ils sont plus représentés dans les catégories populaires (67 %).

« On retrouve dans cette analyse des caractéristiques des EPG en France les traits mis en évidence dans la littérature internationale, c’est-à-dire des aspirations plus faibles avec une prédilection pour les filières professionnalisantes courtes et les filières peu sélectives ; un parcours d’études moins long une moins grande préparation aux études supérieures liée à un parcours scolaire antérieur plus difficile et des caractéristiques sociales moins favorable » (p. 31).

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Les EPG persévèrent-ils moins et réussissent-ils moins que les autres étudiants?

En faisant une analyse de régression logistique multinominale, les auteurs ont tenté de voir si le statut d’EPG pouvait avoir un effet sur l’abandon ou la réussite au premier semestre. Ils ont observé qu’ « à parcours scolaire antérieur et catégorie sociale contrôlés […] le statut de PDG joue négativement sur les chances d’abandonner et de ne pas valider le premier semestre plutôt que le valider » (p. 33). Le fait d’être EPG est aussi lié à de plus faibles performances académiques en première année, mais cette étude ne s’est intéressée qu’à cette partie du parcours.

En sachant que le fait d’être un étudiant de première génération est lié à de plus faibles performances académiques en première année universitaire ainsi qu’à un risque plus élevé d’abandon, les auteurs estiment que « cette variable devrait permettre de mieux caractériser les processus sous-jacents au phénomène d’abandon et d’échec dans le supérieur en attirant l’attention des chercheurs sur la façon dont les étudiants, en fonction de leur statut d’EPG, vivent différemment les processus d’intégration académique et d’intégration sociale qui sont particulièrement importants en première année » (p.35).

Source : Lima, Nakhili et Le Hénaff, 2019, Être étudiant de première génération en France, cela fait-il une différence ? dans Regards croisés sur les expériences étudiantes, l’enquête Conditions de vie 2016, page 23-37.

Consulter le Guide de référence sur les étudiants de première génération (EPG) pour les intervenants en éducation (CAPRES)