Une récente étude menée à la University of Utah indique que les étudiants qui savent réfléchir à leur façon de réfléchir lors d’examen sont en mesure de hausser la note qu’ils obtiennent lors de l’examen. C’est Jonathan Kantrowitz, dans un récent billet de son blogue Education Research Report qui pointe vers cette étude menée par Brock L. Casselman et Charles H. Atwood, respectivement étudiant au doctorat et professeur à la University of Utah. Il s’agit d’une étude qui a été publiée dans le Journal of Chemical Education. Elle vise à créer chez les étudiants un système qui les aide à mieux comprendre leurs habiletés.

Le projet de recherche

C’est en collaboration avec Madra Learning, une plateforme d’apprentissage en ligne, que les chercheurs ont conduit leur étude auprès d’étudiants de première session en Chimie générale. Ils ont élaboré des exercices qui s’apparentent aux examens réels passés par les étudiants puis ont demandé à ces derniers, avant de compléter les exercices en question, de prédire la note qu’ils allaient obtenir. En parallèle, ils ont implanté un système de rétroaction qui permettait d’identifier les sujets avec lesquels les étudiants éprouvaient des difficultés afin d’établir des plans d’étude personnalisés. Après quelques années d’ajustement du système de rétroaction, Casselman et Atwood ont ajouté des tests hebdomadaires à l’entrainement expérimental à la métacognition. Leur but était de fournir aux étudiants des rétroactions de manière plus fréquente. Après le premier examen de mi-session de la cohorte de 2016, les chercheurs ont constaté que les étudiants suivant la formation expérimentale (incluant prédiction de la note, rétroaction et plan d’étude) réussissaient mieux, et ce, de façon significative, que ceux du groupe témoin qui recevaient les rétroactions, mais ne tentaient pas de prédire la note et n’élaboraient pas de plan d’étude. Au moment de l’examen final, les prédictions des étudiants par rapport à leur note étaient presque parfaites. En moyenne, les étudiants ayant acquis des compétences en métacognition obtenaient des notes de 4 % supérieures aux autres. Ce sont surtout les étudiants du quartile inférieur qui ont vu le plus leur note bondir soit de 10 %. L’examen final étant un examen standardisé à l’échelle nationale, cela signifie que les chercheurs étaient en mesure de comparer les résultats obtenus aux étudiants d’ailleurs dans le pays. Ils ont ainsi pu constater que les étudiants de la University of Utah appartenant au quatrième quartile obtenaient de meilleures notes que la moyenne nationale.

Les suites

Pour la suite de la recherche, Casselman prévoit élargir l’étude à des étudiants de deuxième session. Il pourra ainsi comparer des étudiants ayant suivi une ou deux sessions d’entrainement à la métacognition à d’autres n’en ayant jamais suivi. Une analyse préliminaire permet de croire que l’entrainement à la métacognition a un effet cumulatif au fil des sessions.

Les questions types des étudiants participants

Les questions que les élèves suivant la formation se posent sont du genre :
  • Qu’est-ce que la question d’examen me demande de faire ?
  • Comment la question est-elle liée à ce qui a été vu en classe ?
  • Pourquoi me pose-t-on cette question ?
  • S’il y a une équation, pourquoi fonctionne-t-elle ?
Pour les chercheurs, le principe développé dans le cadre de l’étude ne se limite pas à une discipline, la chimie. L’entrainement pourrait s’étendre à tout le campus puisqu’il s’agit d’un principe universel.   Pour accéder directement au billet de Education Research Report