Les étudiants au parcours non traditionnel sont en pleine montée partout dans le monde, que ce soit en Amérique du Nord ou ailleurs. Ils forment maintenant la majorité des effectifs. Les universités qui continuent de se concentrer sur les étudiants au parcours traditionnel risquent d'éprouver des ennuis. Cet article, publié dans Affaires universitaires, rapporte les propos tenus par le recteur de l’Université Northeastern de Boston, Joseph Aoun. S’adressant aux participants à l’occasion d’une conférence intitulée « Les universités canadiennes dans le monde », le recteur a affirmé que si les universités voulaient rester compétitives, elles étaient tenues de prendre acte de cette réalité en évolution. Selon lui, les établissements d’enseignement doivent apporter les changements nécessaires afin de répondre aux attentes différentes de cette clientèle qui est plus âgée, étudie à temps partiel, effectue un retour aux études après avoir été sur le marché du travail.

Que recherchent les étudiants non traditionnels?

Pour M. Aoun, les étudiants non traditionnels recherchent notamment les choses suivantes:
  • Des possibilités d’apprentissage par l’expérience, ce qui implique de lier les activités en classe et le monde réel;
  • Des programmes d’études qui offrent une bonne proposition de valeur et des résultats très tangibles sur le plan des possibilités d’emploi;
  • Des programmes qui peuvent être conjugués avec leurs vies familiale et professionnelle.

Les autres défis liés aux étudiants non traditionnels

Outre des attentes différentes, la montée de cette nouvelle catégorie d’étudiant pose d’énormes défis en raison de l’ampleur du phénomène. Ainsi, l’accroissement de la demande pourrait notamment causer une pénurie de professeurs qualifiés et une désuétude des programmes d’études actuels.

L’innovation : une partie de la solution

Selon le recteur Aoun, une partie de la solution se situe dans certaines innovations récentes qui peuvent être observées dans le monde universitaire. Il mentionne à ce titre :
  • Les méthodes d’apprentissage évolutives;
  • La formation fondée sur les compétences;
  • Les cours en lignes ouverts à tous (MOOC).
Néanmoins, la clé ne réside pas uniquement dans ces innovations qui ne sont pas sans poser certains problèmes. En effet, on pense entre autres aux limites que pose pour les MOOC l’accès difficile à Internet dans certains endroits du monde.

Les modèles émergents

Les modèles qui émergent avec des solutions se trouvent pour bon nombre dans les pays en développement. Ils sont caractérisés, indique M. Aoun, par « leur faible coût, leur capacité d’évolution, leur souplesse, leur maniabilité et leurs résultats adaptés à leur environnement ». En Amérique du Nord, plusieurs universités tardent encore à implanter de nouvelles solutions. Cela a pour effet de laisser le champ libre à des établissements à but lucratif qui profitent de l’occasion. Il y a donc du rattrapage à faire dans plusieurs cas.   Pour lire l’article