Le Groupe Academia (Academia Group), par le biais de son Rethinking Higer Ed Forum a questionné un panel d’étudiants universitaires canadiens afin d’en savoir plus sur leur expérience au quotidien en matière d’accessibilité dans leur établissement. Le sondage dont le Academia Group présente les résultats a été mené en ligne entre le 24 mars et le 3 avril 2017 par le biais du StudentVu Panel.

Éléments méthodologiques

Les réponses de 1 537 personnes des 4 232 contactées ont été analysées dans le cadre de cet exercice. Ces résultats ont par la suite été pondérés en fonction du genre et de l’âge de façon à mieux représenter la population étudiante canadienne telle que représentée dans les données Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) de Statistiques Canada.

Les handicaps auto-identifiés et les priorités des établissements

Les étudiants s’auto-identifiant comme ayant un handicap représentent 34 % des répondants au sondage. Ce sont les maladies mentales qui viennent au premier rang avec une mention par 21 % d’entre eux. Les troubles visuels (6 %), les troubles de déficit de l’attention (5 %) et les troubles d’apprentissage (4 %) suivent dans l’ordre. Pour 2 % des répondants, il s’agit plutôt d’un problème de mobilité. Au regard de ces résultats, le Dr Jeff Preston, un activiste du droit à l’accès qui a été invité à commenter par le Academia Group, s’interroge au sujet des dépenses actuelles des universités. Il se demande en effet si ces dernières sont dirigées vers les bonnes catégories puisque les sommes les plus importantes sont accordées pour des projets liés au cadre bâti. Sans nier l’importance de la question de l’accessibilité physique, le Dr Preston souligne que l’évolution démographique des universités devrait inciter les établissements à prioriser la question de l’accès cognitif.

L’impact des handicaps sur la vie académique

Dans le cadre du sondage, les étudiants ayant indiqué avoir un handicap ont été interrogés sur l’impact potentiel de celui-ci sur leur vie académique. 68 % des étudiants ont répondu que leur handicap avait en effet un impact sur ce plan. 27 % ont pour leur part mentionné que leur handicap était sans incidence sur cet aspect de leur vie. Ce sont les personnes s’identifiant en tant que femmes (71 %) ou « autres » (90 %) qui ont répondu en plus grand nombre que leur handicap avait bel et bien un effet sur cette dimension. Pour le Dr Preston, le fait que seulement 57 % des hommes aient répondu oui à cette question pourrait avoir un lien avec le fait qu’historiquement, il y a eu une association entre la féminité, la faiblesse et le handicap. Cela pourrait, croit-il, mener des hommes à ne pas s’identifier comme souffrant d’un handicap ou à ne pas le révéler.

Des perceptions qui diffèrent

Lorsqu’interrogés sur la perception qu’ils ont de leur établissement en matière d’accommodation, on note une différence entre les divers groupes. Un peu plus de la moitié des étudiants ont indiqué sentir que leur établissement était tolérant aux accommodations relatives aux handicaps (56 %). Les hommes ont été considérablement plus nombreux que les femmes et les autres à percevoir leur établissement de façon positive quant aux accommodements, mais aussi en matière d’homophobie et de racisme. D’un autre côté, les personnes s’identifiant comme femmes ou «autres» étaient plus nombreuses à indiquer que leur établissement ne devrait pas demander tous les détails relatifs à un handicap afin d’offrir des services ou de l’aide à l’accessibilité.

La dénomination d’un service

En ce qui a trait au nom à donner au service offrant du soutien dans leur établissement, celui de Service à l’accessibilité a été le plus souvent mentionné. Les personnes de plus de 20 ans étaient particulièrement favorables à cette dénomination, comparativement à celles de 19 ans et moins. Les étudiants universitaires étaient aussi majoritairement favorables à celle-ci. Chez les étudiants du niveau collégial, c’est Service d’aide aux étudiants qui était le plus populaire. Cette préférence pour Service à l’accessibilité, indique le Dr Preston, est un signe clair de changement de mentalité du public face aux handicaps dans les dernières décennies.   Pour accéder directement à l’article publié par Academia Forum