Ce rapport de Danielle Patry et Reuben Ford de la Société de recherche sociale appliquée (SRSA) porte sur l'évaluation des compétences transférables en général et plus spécifiquement de la résilience. Les auteurs y analysent les mesures les plus opportunes pour évaluer la résilience à titre de résultat d'apprentissage du système de l'éducation post-secondaire de l'Ontario. Dans ce rapport intitulé La mesure de la résilience à titre de résultat de l’éducation, publié en juin 2016 publié par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur, les auteurs indiquent que la résilience pourrait être acquise dans le contexte de programme éducatif, et ce, au même titre que d’autres compétences transférables. Pensons notamment au sens de l’initiative et au travail en équipe.

17 mesures examinées

Le travail des auteurs se base dans un premier temps sur un examen exhaustif de la documentation définissant et conceptualisant la résilience. Il repose également sur l’analyse plus poussée de deux projets expérimentaux récents. Cela leur a permis d’étudier 17 mesures sur 47 recensées dans la documentation. Celles-ci se rapportent à des échelles d’autoévaluation qui permettent de saisir la résilience subjective ou perçue des adolescents âgés, des jeunes adultes et des adultes. Cinq de ces mesures se sont avérées plus prometteuses dans le contexte de l’enseignement supérieur. Elle devrait donc faire l’objet d’une attention particulière.

La conception de la résilience en évolution

Les auteurs mentionnent qu’avec le temps, la conception de la résilience poursuit une évolution continuelle. Au-delà des prédispositions innées, ils font le constat que des interventions ou des pratiques pédagogiques peuvent également augmenter les possibilités de réussite scolaire des élèves. Cela peut passer, par exemple, par l’acquisition de modes de pensée ou de comportements axés sur l’adaptation.

Une seule mesure est-elle nécessaire?

Selon Patry et Ford, l’adoption d’une seule mesure intégrant les divers éléments de la résilience et permettant d’évaluer les résultats de niveau postsecondaire (un « indice global de la résilience ») n’est pas souhaitable, ni même réaliste. Ainsi, la voie de l’identification de compétences particulières dans lesquels se répartiraient les différentes dimensions leur semble plus porteuse.

Une source d’inspiration pour les recherches futures

Le rapport conclut que beaucoup de travail reste à faire dans le domaine.  Peu d’efforts ont été consacrés à la conception d’outils développés spécifiquement pour l’échelon postsecondaire. Du coup, les prochaines recherches qui seront conduites gagneraient à s’inspirer des « compétences d’apprentissage et habitudes de travail » qui sont déjà examinées dans les écoles élémentaires et secondaires ontariennes. Cela permettrait d’avoir une lecture intégrant tout le continuum de l’éducation, du niveau élémentaire jusqu’au postsecondaire.   Pour consulter le rapport