L'organisme Profweb explicite pour nous un guide portant sur un mode de transmission des savoirs, dont les objectifs et moyens font l'objet de débats et discussions autant au Québec qu'en Europe : la classe inversée. Catherine Rhéaume, éditrice et rédactrice à l’organisme Profweb, examine dans son récent billet le document, rédigé par Julie Lecoq et Marcel Lebrun de l’Université catholique de Louvain, en Belgique. Intitulé La classe à l’envers pour apprendre à l’endroit – Guide pratique pour débuter en classe inversée, ce guide précise d’emblée que la classe inversée ne se réduit pas à :
    • des vidéos en ligne
    • un remplacement de l’enseignant par des vidéos
    • un cours en ligne
    • des étudiants seuls, livrés à eux-mêmes et à leur écran

Élargir sa compréhension

Cette explication par la négative s’avère déjà utile à une compréhension plus large de ce mode de transmission du savoir, dans la mesure où la classe inversée est parfois perçue comme un facteur contribuant à une dégradation du rôle des enseignants, voire à une conception individualisante des apprentissages. Or, ce guide met l’accent sur les apports constructifs de la classe inversée, en présentant des conseils concrets pour sélectionner des ressources (vidéos, mais aussi textes), en privilégiant notamment sur les ressources libres de droits.

Béaba de la classe inversée

Le guide suggère une trousse de départ pour tout enseignant voulant tenter la formule, en prenant soin de cibler une seule séance – et non l’ensemble d’une session. À titre d’exemple d’activités courtes et motivantes, leurs auteurs présentent le Phillips 6/6 : les étudiants sont en groupes de 6 et ont 6 minutes pour chercher une solution à un problème. Un rapporteur de chaque groupe expose ensuite la solution en plénière. Sur la base des apports de tous les groupes, chaque groupe rédige une synthèse, exerçant du même coup la capacité des étudiants à dégager le sens de propositions à partir de discussions animées. Les auteurs insistent sur le fait que ce type d’apprentissage par les pairs ne laisse pas l’enseignant en second plan, au contraire : celui-ci demeure un guide actif, un facilitateur de circulation des connaissances, un « accompagnateur attentif ». Les interactions étudiant-enseignant s’en trouvent augmentées. D’une part, l’enseignant évite une position passive de transmission unidirectionnelle de connaissances figées et, d’autre part, l’étudiant se responsabilise dans sa démarche d’acquisition de savoirs.

Apprentissage par l’expérience

Le guide constitue donc davantage un outil qu’un plaidoyer pour la classe inversée, de même qu’un mode d’emploi offrant des pistes concrètes d’intervention. Laissant les polémiques autour de ce mode de transmission et de circulation des savoirs, les auteurs se concentrent sur des exercices concrets afin que l’enseignant ou l’intervenant se fasse lui-même sa propre idée sur la question, en résonance à l’esprit constructiviste de la classe inversée.