Certains établissements d’enseignement supérieur prévoient poursuivre l’enseignement en ligne jusqu'au printemps, et des étudiant·e·s auront passé plus d'un an à apprendre entièrement à distance. Leur bien-être psychologique pourrait-il en être affecté ?

Dans un récent article paru dans Inside Higher Ed, des experts en santé mentale comme Amy Bintliff, professeure en psychologie du développement au Département d’éducation de l’Université de Californie à San Diego, discutent des conséquences possibles de plusieurs sessions entièrement en ligne.

Bien que la formation à distance possède de nombreux avantages, le fait qu’elle soit déployée rapidement dans un contexte de confinement et d’isolement lié à la pandémie pourrait engendrer davantage de détresse psychologique et décourager certain·e·s de poursuivre dans cette voie à long terme.

Autrement dit, l’isolement social découlant de la pandémie serait plus inquiétant que la formation à distance comme telle pour le bien-être psychologique. Les répercussions mentales, émotionnelles et scolaires de ce changement 100 % en ligne, rapidement effectué, pourraient être difficiles.

Des repères bouleversés

Selon la chercheure Amy Bintliff, cela s’explique également par le fait que des étapes importantes, comme l’obtention du diplôme, ne peuvent pas se dérouler comme on l’avait imaginé avant la pandémie. Les étudiant·e·s font face, de manière inédite, à l’absence ou la modification de certaines expériences importantes du passage à l’âge adulte.

Il s’agit d’un âge, selon Bintliff, où les jeunes vivent de nouvelles expériences et tentent de trouver leur place. Le besoin de certain·e·s de s’ouvrir au monde et de tester de nouvelles identités pourrait ne pas être comblé, puisque un bon nombre d’étudiant·e·s nouvellement inscrit·e·s côtoient des gens connus avant le passage au collège ou à l’université. Peu de nouvelles rencontres sont possibles, malgré les efforts des établissements d’enseignement supérieur en ce sens.

Se fixer un but d’études

La formation à distance à long terme peut toutefois constituer une expérience pouvant améliorer certaines choses pour certaines personnes, comme le fait d’acquérir de nouvelles compétences numériques et de devenir plus autonomes.

Selon Amy Bintliff, s’accrocher à un but, avec de petits ou de grands objectifs, peut rendre l’expérience étudiante actuelle plus facile. Le sentiment d’avoir un but constitue en effet une composante importante du bien-être psychologique.

Consulter l’article original dans Inside Higher Ed