Une étude révèle des différences entre les sexes dans les taux de réussite des subventions de recherche scientifique.

Repérée par Lesley Evans Ogden dans la version canadienne-anglaise d’University Affairs, la recherche en question intitulée Gender and language use in scientific grant writing montre que les jeunes femmes scientifiques ont des taux de rejet plus élevés que leurs homologues masculins lorsqu’elles demandent des subventions au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. L’étude révèle également que, parmi les candidats retenus, les femmes ont obtenu un financement légèrement inférieur à celui de leurs collègues masculins.

Le langage en cause ?

Les auteurs de l’étude, Mackenzie Urquhart-Cronish et Sarah Otto (Université de Colombie-Britannique), ont émis l’hypothèse que ces écarts pourraient être dus à des différences dans le langage utilisée par les hommes et les femmes lors de la rédaction de leurs demandes de subventions.

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Pour ce faire, ils ont analysé le texte des résumés de recherche de près de 2000 demandes du programme Découverte (édition 2016) qui s’adresse aux jeunes chercheur.e.s afin de déterminer si un langage genré pourrait être décodé au moyen d’indicateurs comme la pensée analytique et le ton émotionnel.

Principaux résultats

  • Les taux de réussite des candidats qui ont déclaré leur sexe dans leur demande étaient de 67,5 % pour les hommes et de 64,6 % pour les femmes;
  • La proportion de femmes boursières variait selon la discipline, allant d’environ 10 % en sciences physiques, en génie et en mathématiques à environ 30 % en sciences de la vie et en sciences de la Terre;
  • Une différence marginalement significative existe dans les niveaux de financement des subventions retenues, les femmes recevant 1756 $ de moins que les hommes;
  • Une différence importante et significative existe dans les taux de rejet parmi les candidats en début de carrière : les femmes ont un taux de rejet de 40,4 %, comparativement à 33 % pour les hommes;
  • L’analyse linguistique des demandes était peu en mesure de prédire le sexe ou le niveau de financement à l’aide de modèles prédictifs.

En somme, les résultats indiquent que les taux de réussite et les niveaux de financement CRSNG diffèrent entre les hommes et les femmes, mais les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve que l’utilisation d’un type de langage ait une incidence sur les résultats du financement.

Selon les auteurs de l’étude, ces résultats soulignent la nécessité de réduire les obstacles auxquels se heurtent les groupes sous-représentés à mesure que leur carrière scientifique progresse.

Consulter l’article paru dans University Affairs

Consulter l’étude parue dans Facets