Une enquête de la chercheure Julie-Christine Cotton, de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, montre que les personnes trans, non binaires et en questionnement identitaire de genre possèdent un haut niveau de détresse psychologique.

Cette récente étude a également été menée par Yann Le Corff et Alexa Martin-Storey, de la Faculté d’éducation, de même que par Annick Michaud, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. Elle examine les enjeux vécus par ces personnes sur les plans psychologique, scolaire et professionnel, de même que leur accès aux soins et services.

Pour ce faire, l’équipe de recherche a interrogé quelques 200 personnes trans, non binaires et en questionnement identitaire de genre, et ce, en Estrie et d’autres régions du Québec.

Détresse psychologique

Les résultats de l’enquête montrent que 63 % des personnes interrogées présentaient un degré de détresse psychologique au-dessus du seuil clinique. Près de 23 % d’entre elles ont connu des pensées suicidaires en lien avec leur identité de genre au cours de la dernière année, et 16 % avaient eu des idées noires au cours des 30 derniers jours.

Plusieurs personnes interrogées préfèrent ne pas révéler leur identité de genre en contexte scolaire : 60 % de la population étudiante interrogée dans le cadre de cette étude ne dévoile pas son identité de genre à ses collègues de classe ou au personnel de l’établissement.

Image : Pixabay

Impact sur la réussite

Les données recueillies montrent que les personnes qui vivent une transition sont plus susceptibles d’abandonner ou de reporter leurs études, le temps que leur apparence convienne à leur identité de genre.

L’impact sur les aspirations scolaires et professionnelles des expériences de discrimination vécues par les personnes trans et non binaires sera d’ailleurs l’objet de recherches futures de la chercheure en éducation Julie-Christine Cotton.

Manque de services en région

L’étude confirme le manque de ressources et de services accessibles, adaptés et de qualité pour les personnes trans, non binaires ou en questionnement identitaire de genre dans la région de l’Estrie. Deux organismes gratuits existent, mais reçoivent peu de soutien financier en comparaison avec toute la clientèle qu’ils desservent.

À l’Université de Sherbrooke, le Groupe d’action trans (GATUS) a contribué à la mise sur pied de la récente directive portant sur le choix d’un prénom, nom et genre usuels

Les membres de l’équipe de recherche espèrent que leur étude permettra de montrer que des services les personnes trans, non binaires ou en questionnement identitaire de genre doivent être développés en régions, et pas seulement dans les grands centres urbains.

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