Plus de 9 200 personnes, dont 70 % d’étudiants, ont participé à une recherche indépendante afin de faire le portrait de la situation en ce qui a trait aux violences sexuelles vécues par l’ensemble de la communauté universitaire. L’Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) est maintenant disponible. Comme le mentionne le communiqué de presse émis par l’Université de Sherbrooke, en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM), c’est cette semaine qu’ont été dévoilés les résultats de l’enquête en présence d’élus et de représentants du milieu universitaire. L’équipe indépendante ayant réalisé le travail de recherche regroupe douze chercheurs provenant d’universités québécoises (UQAM, Université de Montréal, Université Laval, Université de Sherbrooke, Université du Québec en Outaouais et Université du Québec à Chicoutimi) a été dirigée par Manon Bergeron, professeure au Département de sexologie de l’UQAM. Le groupe a reçu le soutien du Réseau québécois en études féministes (RéQEF), du Service aux collectivités de l’UQAM ainsi que du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS).

Des effets sur toute la communauté universitaire

Le rapport permet d’apprendre que les effets des violences sexuelles touchent tant les personnes étudiant que travaillant dans les universités québécoises. Des résultats de l’étude découlent huit constats (à voir en détail dans le communiqué de presse) dont l’un concerne la question de la réussite scolaire.

5. « Près d’une victime sur deux (47,3 %) rapporte au moins une conséquence préjudiciable affectant une ou plusieurs sphères de sa vie, telles que la réussite scolaire ou professionnelle, la vie personnelle ou sociale, la santé physique et la santé mentale. Pour près d’une victime sur dix (9,2 %), les conséquences s’apparentent à l’état de stress post-traumatique. »

Dans l’ensemble, ces constats mènent les auteurs à souligner l’importance de favoriser le sentiment de justice chez les victimes. Selon eux, il faut également considérer la violence sexuelle comme une question de pouvoir et de contrôle. Il faudrait ainsi agir dans une perspective de «tolérance zéro».

Les recommandations

Quinze recommandations, articulées autour de six axes, ont été formulées par les auteurs de l’étude. Celles-ci visent à mobiliser une série d’acteurs (instances gouvernementales, institutionnelles et communautaires) ainsi qu’à interpeler la communauté universitaire. 
  1. La mise en place de politiques et de plans d’action, découlant d’un leadership aux niveaux fédéral et provincial.
  2. La création d’un environnement physique sécuritaire pour la communauté universitaire.
  3. La mise en œuvre de campagnes de sensibilisation en matière de violence sexuelle, permanentes et adaptées aux différents groupes de la communauté universitaire.
  4. La disponibilité d’un lieu unique et spécifique d’informations complètes et pertinentes sur la violence sexuelle en milieu universitaire, par exemple un site Web, et la tenue d’activités de formation et d’éducation à l’ensemble de la communauté universitaire portant explicitement sur la violence sexuelle.
  5. La dotation d’une ressource spécialisée en matière de violence sexuelle, accessible à l’ensemble de la communauté universitaire.
  6. Le financement de projets de recherche dans le domaine des violences sexuelles en milieu universitaire.
  Pour accéder directement au communiqué de presse de l’Université de Sherbrooke Pour accéder au rapport complet de l’enquête ESSIMU Pour accéder au site ESSIMU Pour accéder à l’entrevue qu’a accordée Manon Bergeron au magazine Affaires universitaires [Mise à jour]