Le cahier « Formation, compétences et aspirations » de l'Enquête sur le développement de la main-d’œuvre et de l'emploi des Premières Nations (EDMEPN) vise à offrir un portrait de la formation et des compétences des personnes vivant dans les communautés des Premières Nations au Québec.

Ce sont plus de 1300 personnes âgées de 15 à 64 ans qui ont été interrogées en 2019-2020 dans le cadre de cette enquête réalisée par la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL). Les répondant·es sont issu·es des communautés suivantes : Ekuanitshit, Gesgapegiag, Kanesatake, Kawawachikamach, Kebaowek, Kitcisakik, Lac-Simon, Manawan, Pakua Shipu, Pessamit, Pikogan, Uashat mak Mani-Utenam, Unamen Shipu, Wemotaci et Wendake.

Les résultats de l’Enquête sont présentés dans sept cahiers intitulés :

1. Profil sociodémographique et parcours de vie;

2. Culture, identité, langue et mieux-être;

3. Formation, compétences et aspirations;

4. Facteurs de réussite et obstacles à l’emploi;

5. Occupation et emploi;

6. Revenu et satisfaction des besoins;

7. Méthodologie.

Le cahier 3 vise à mieux comprendre la place du travail dans les valeurs, les préférences et les aspirations des personnes issues des Premières Nations.

Les résultats y sont présentés en deux grandes sections :

  1. Formation et compétences : fréquentation scolaire, niveau de scolarité, formation extrascolaire, compétences de base et entrepreneuriat;
  2. Valeurs, préférences et aspirations : planification de carrière, valeurs et aspirations générales et liées au travail.

Formation et compétences – Faits saillants

La CSSSPNQL rappelle que l’éducation est une solution aux défis contemporains liés au développement économique (2021, p. 8).

Cependant, la Commission souligne que « le développement économique d’une communauté, malgré un haut niveau de scolarité de ses individus, est difficile, voire impossible, lorsque le contrôle de son territoire, l’accès au financement et les ressources en accompagnement sont limités » (p. 8).

Fréquentation d’un établissement

Les personnes de 15 à 17 ans interrogées fréquentent l’école dans une proportion de 86 %. Chez les 18-24 ans, cette proportion diminue à 41 % (p. 4).

Niveau de scolarité

En ce qui concerne l’enseignement supérieur, 8 % des personnes interrogées ont un diplôme collégial et 6 % possèdent un diplôme universitaire (p. 4).

Image : CSSSPNQL (2021), p. 9

Compétences de base

Les personnes ayant un revenu annuel de 40 000 $ et plus possèdent des compétences en numératie plus élevées que celles ayant un revenu annuel de 39 999 $ et moins (p. 4).

Entrepreneuriat

Les aptitudes entrepreneuriales sont plus élevées chez les personnes de 25 ans et plus, celles dont le revenu individuel est supérieur à 20 000 $, celles en emploi, celles possédant un diplôme et celles vivant dans les communautés près des centres urbains (p. 5).

Vidéo : Chaîne YouTube de la CSSSPNQL, 2021

Valeurs, préférences et aspirations – Faits saillants

La CSSSPNQL explique que la recherche de profits n’est pas nécessairement le but principal du développement d’activités économiques chez les Premières Nations ; les valeurs liées à l’économie sociale – le bien commun, l’autonomie de gestion, la démocratie, la primauté de la personne et la participation – sont davantage applicables à leur contexte communautaire (p. 16).

La communauté étant un élément central chez les Premières Nations, le concept de richesse peut revêtir un caractère plus collectif qu’individuel (ibid.).

Planification de carrière

Près du quart (24 %) des personnes interrogées de 15 à 24 ans ont indiqué ne pas avoir réfléchi à leur futur métier. La moitié (51 %) des travailleur·ses ont affirmé avoir un métier qui les intéresse. Cette proportion est plus élevée chez les 18 ans et plus, comparativement aux 15 à 17 ans, de même que chez ceux et celles qui gagnent entre 20 000 $ et 59 999 $, comparativement aux personnes ayant un revenu individuel inférieur à 20 000 $ (p. 17).

Valeurs et aspirations

La famille et l’identité des Premières Nations sont les deux facettes de la vie jugées les plus importantes par la plus grande proportion des répondant·es, suivies par le travail en troisième place (p. 17).

La grande majorité (91 %) des travailleur·ses vivant dans des communautés des Premières Nations y ont aussi un emploi. Près du tiers (31 %) de ces personnes affirment que la principale raison de travailler dans une communauté est d’être près de leur famille et 30 % d’entre elles indiquent qu’elles le font principalement pour redonner à leur communauté (p. 18).

Enfin, ce sont le manque de travail dans la communauté et les plus grandes possibilités d’emploi à l’extérieur qui sont les principales raisons poussant les travailleur·ses à avoir un emploi à l’extérieur de la communauté (p. 19).

Des emplois dans les communautés

Dans certaines communautés, les possibilités d’emploi ne sont pas toujours suffisantes. Bien que les entrepreneurs et les commerces avoisinants puissent être une source d’emploi, le conseil de bande est souvent le principal employeur (p. 20).

De plus, le décrochage scolaire peut s’expliquer en partie par « le contexte de faible développement économique et de faibles emplois de plusieurs communautés » (p. 20). Bien que le travail soit vu de façon positive et compte parmi les valeurs d’une majorité des répondant·es, d’autres valeurs comme la famille, l’identité des Premières Nations et la communauté, sont primordiales pour la majorité de la population à l’étude.

Cette situation peut contribuer à expliquer, du moins en partie, qu’une très faible proportion des travailleur·ses vivant dans les communautés occupe un emploi à l’extérieur de celles-ci.

Référence : Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador – CSSSPNQL (2021). Enquête sur le développement de la main-d’œuvre et de l’emploi chez les Premières Nations. Cahier 3 : Formation, compétences et aspirations. Wendake, 30 pages.

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