Une recherche d’envergure vient d’être publiée pour faire suite à une demande des directeurs des Services de bibliothèques qui souhaitaient que soit évaluée la qualité des pratiques de développement des compétences informationnelles (CI) chez les étudiants du réseau de l’Université du Québec. Devant l'absence d'outils de mesure pour procéder à cette évaluation, c'est plutôt une étude méthodologique qui a été réalisée. L’étude en question est l’œuvre de G. Bélanger, D.Boisvert, M.-M. Lemieux et C. Séguin. C’est ce que nous apprend le site Tribune Compétences Informationnelles dans un article rédigé par deux des auteurs soit Guy Bélanger et Marie-Michèle Lemieux.

Une étude en trois phases

La recherche, qui a été réalisée entre 2013 et 2015, grâce au Fonds stratégique du réseau de l’Université du Québec (FODAR), s’est déroulée en trois phases :
  1. Validation des critères de qualité des pratiques de développement des CI.
  2. Expérimentation d’un processus de mesure de la qualité des pratiques de formation documentaire et de la collaboration interprofessionnelle au sein du réseau.
  3. Expérimentation d’un processus d’évaluation de la qualité de ces pratiques à l’échelle du réseau et ce, de manière à identifier les forces et les points faibles.

Les résultats

L’élément principal qui est ressorti de la recherche est l’« importante divergence de perspectives entre les bibliothécaires et les professeurs » en ce qui concerne la qualité des pratiques de développement des CI. Concrètement, 30 % des critères soumis aux experts ont été rejetés par un des groupes alors que l’autre les avait acceptés. Les critères en question concernaient la conception de la formation documentaire, la prestation de la formation documentaire, la collaboration et la CI. L’analyse des forces et faiblesses identifiées par les participants à l’étude a mené les auteurs à un constat paradoxal : « bien que la relation entre les bibliothécaires-formateurs et les enseignants universitaires ait été identifiée comme la troisième force en importance, la collaboration interprofessionnelle a été retenue comme le point faible le plus important ». Par ailleurs, le manque de collaboration a également été souligné comme un point faible (2e en importance). Il s’agit d’un constat qui rappelle l’importance qu’il faudrait accorder à ce problème.

Les recommandations

Des recommandations ont été émises à la suite de l’étude. Avant toute chose, les auteurs indiquent qu’il est absolument nécessaire « d’initier un changement de paradigme en matière d’enseignement et d’apprentissage des CI qui nous conduira inévitablement à modifier nos pratiques actuelles dans l’optique de l’établissement d’une réelle collaboration entre les différents intervenants et services impliqués ». Par ailleurs, les auteurs recommandent de créer des espaces de gouvernance des pratiques visant le développement des CI. Ils croient également nécessaire « de mettre sur pied un programme d’amélioration continue de la qualité de ces pratiques et d’adopter ou de créer des outils pédagogiques collaboratifs ».

Conclusion

Pour les auteurs, ce qu’il importe de retenir, c’est que le principal défi ne réside pas sur le plan des outils développés ou encore de la technologie disponible. Il s’agit bien plus de « notre capacité à amener les différents intervenants à s’impliquer dans l’instauration d’un véritable travail collaboratif visant le développement des CI chez les étudiants universitaires ». À noter que les outils ainsi que les guides utilisés dans le cadre de cette recherche sont disponibles dans le rapport de recherche produit.   Pour accéder directement à l’article de Tribune Compétences Informationnelles