Un chercheur de San Jose State University, en Californie, montre que le travail bénévole dans un jardin communautaire sur le campus augmente le bien-être mental et physique des étudiantes et des étudiants qui s’y consacrent.

Les résultats de cette étude de cas réalisée par Joshua Baur (College of Health and Human Sciences, San Jose State University) sont présentés dans un article paru dans le plus récent numéro du Journal of American College Health.

Baur (2022) a mené sa recherche auprès de personnes étudiantes qui fréquentent cette grande université publique située dans un milieu fortement urbanisé de la baie de San Francisco. Un questionnaire en ligne a été rempli par 76 personnes étudiantes qui étaient ou avaient été bénévoles dans le jardin communautaire de l’établissement.

Principaux constats

L’analyse qualitative des réponses a révélé que le sentiment d’un lien avec la nature était un indicateur significatif du bien-être général chez les personnes sondées. Baur (2022) rappelle que le lien entre l’être humain et la nature est reconnu pour ses vertus apaisantes dans de nombreuses cultures : le « bain de forêt » japonais, par exemple, est associé à un plus faible taux de cortisol, une diminution du pouls et de la pression artérielle, une plus grande activité nerveuse parasympathique et une plus faible activité nerveuse sympathique (p.381).

Les jardins communautaires et le bien-être général

Les personnes répondantes qui ont déclaré ressentir un fort sentiment de connexion avec la nature lors de leur travail dans le jardin sur le campus affirment ressentir peu de symptômes d’anxiété et de dépression.

Cette recherche montre donc une relation significative et substantielle entre le sentiment de connexion à la nature et le bien-être général des étudiantes et des étudiants (ibid.).

Ces résultats doivent bien entendu faire l’objet d’autres recherches, mais ils suggèrent que la présence d’espaces verts, de flore, d’agriculture ou de jardins sur le campus peut contribuer à améliorer la qualité de vie de la population étudiante, soumise au stress de la vie universitaire.

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À cet égard, Baur (2022) rappelle que l’anxiété et la dépression sont des états courants chez les étudiantes et les étudiants, qui doivent concilier leurs responsabilités liées aux études, au travail et à la vie familiale. Les jardins communautaires sur les campus peuvent ainsi servir de lieux pour relaxer, se connecter avec la nature et même socialiser dans un cadre autre que strictement académique.

Augmenter l’accès à la nature

Le temps passé dans un jardin communautaire peut être particulièrement bénéfique pour ceux et celles qui n’ont pas la possibilité d’être quotidiennement en contact avec la nature et qui vivent dans un milieu fortement urbanisé.

Les étudiantes et les étudiants à la recherche de contacts avec des éléments naturels peuvent bénéficier grandement de la proximité et de la commodité d’un jardin communautaire directement sur le campus. Le corps enseignant, le personnel et les spécialistes de la santé mentale étudiante peuvent également y trouver un outil supplémentaire pour les aider à se reconnecter avec la nature, et ainsi générer « un impact positif sur la concentration, l’humeur, la santé physique et le bien-être général. » (traduction libre, p.381).

Verdir les campus pour la santé mentale et physique

Selon Baur (2022), les dirigeants des universités auraient tout intérêt à considérer que les espaces verts sur le campus sont importants pour l’attraction, la rétention et la réussite de la population étudiante.

Les grands espaces naturels ouverts où poussent des arbres en abondance offrent un lieu où les personnes peuvent étudier, se rencontrer, se détendre et se ressourcer.

Par ailleurs, si les jardins communautaires offrent des avantages en termes de relaxation, de socialisation et de contact avec la nature, ils permettent également de fournir de la nourriture fraiche dans un contexte d’insécurité alimentaire croissante (p.382). 

Selon le chercheur, un jardin situé sur le campus peut offrir aux personnes étudiantes des fruits et légumes frais, qui sont associés à des niveaux de santé plus élevés (ibid.). 

Une expérience étudiante globale

Baur (2022) invite les dirigeants universitaires à allouer des ressources pour l’aménagement de zones naturelles sur les campus, incluant des jardins communautaires, voire des fermettes, en particulier dans les universités situées en zone urbaine.

Cette étude de cas montre en effet que l’installation de jardins communautaires, et plus généralement le verdissement des campus, permet d’améliorer le bien-être général des étudiantes et des étudiants qui y étudient et y travaillent, en plus de les exposer à un vaste éventail d’expériences de connexion avec les savoirs – dont la connaissance sensible.

Les dirigeants universitaires sont ainsi invités à considérer que les espaces naturels présents sur les campus contribuent à la réussite étudiante en améliorant le bien-être mental et physique, et qu’ils constituent de rares espaces où il est possible de se reconnecter avec la nature en milieu urbain (ibid.).

Référence

Baur, J. (2022). Campus community gardens and student health: A case study of a campus garden and student well-being. Journal of American College Health, 70(2), 377-384. DOI: 10.1080/07448481.2020.1751174