Si beaucoup a été écrit au sujet des raisons pour lesquelles les étudiants s'investissent dans les études universitaires, beaucoup moins d’attention a été portée au concept de désengagement (des étudiants). Cet article publié dans la revue International Journal of Higher Education en mars 2017 (vol. 6, no.2) vise a remédier à la situation par une revue systématique de la littérature sur le sujet. Cet article, rédigé par des chercheurs de la School of Science and Health de la Western Sydney University (Lucy Chipchase en tête) et des consultants de Health Workforce Counsulting, a pour objectif de dégager une meilleure compréhension des risques et des facteurs associés au désengagement. Le but des auteurs est d’utiliser ces apprentissages afin de remédier à la situation actuelle. Plus spécifiquement, les objectifs poursuivis étaient de :
  1. Explorer les diverses façons de conceptualiser le désengagement;
  2. Identifier les facteurs associés au désengagement;
  3. Identifier dans la littérature des indicateurs relatifs au désengagement.

La démarche effectuée

Pour arriver à leurs résultats, les chercheurs ont mené une revue systématique des bases de données et sites Web pertinents. Par la suite, les bibliographies des articles retenus ont à leur tour été scrutées afin d’identifier de nouvelles publications. Dans leur démarche, les auteurs de l’article ont inclus les études et les sondages nationaux s’ils comportaient certaines caractéristiques (portaient sur un enjeu lié au désengagement, étaient accessible dans leur version intégrale et étaient rédigés en anglais).

Qu’est-ce que le désengagement?

32 articles ont répondu aux critères d’inclusion utilisés par les chercheurs. Les différentes définitions allaient de celles définissant le désengagement comme étant simplement ce que les étudiants ne font pas à celles plus nuancées et complexes. Quatre façons de le conceptualiser sont identifiables. Le désengagement comme :
  1. Un défaut de caractère (Character Fault),
  2. le non-engagement, la non-participation,
  3. une construction multidimensionnelle,
  4. une aliénation.
En se basant sur la littérature, les auteurs ont donc défini le désengagement comme un état multidimensionnel, complexe et changeant qui a des facettes comportementales, émotives et cognitives. Celles-ci sont influencées par des variables intrinsèques (facteurs psychologiques, faible motivation, préparation aux études supérieures inadéquate et attentes irréalistes ou déçues) et extrinsèques (demandes concurrentes et pression financière, structures et processus institutionnels, qualité de l’enseignement, enseignement et apprentissage en ligne). De nombreux indicateurs issus de la littérature ont également été compilés au cours de l’étude. Parmi eux, ceux qui ont été identifiés par les étudiants eux-mêmes ainsi que par des institutions tierces.

Une bonne base pour le développement d’un programme

Au final, les auteurs concluent qu’une étude plus approfondie de la conceptualisation, des éléments ayant une influence sur le désengagement et des indicateurs pourraient être utile dans le développement d’un programme préventif d’intervention visant à réduire les conséquences du désengagement pour les étudiants ainsi que pour les institutions universitaires. Jusqu’ici, les programmes mis en place dans les établissements d’enseignement supérieur n’ont pas connu le succès escompté.   Pour accéder à l’article complet du International Journal of Higher Education