Le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES) a récemment publié une série de rapports portant sur les niveaux de compétences de la population étudiante qui commence des études postsecondaires et de celle qui a obtenu son diplôme.

Cette série comporte les trois documents suivants :

Plus de 7500 étudiants de 20 universités et collèges de l’Ontario ont participé à ces rapports du COQES (le troisième avec l’Initiative de recherche sur les politiques en éducation de l’Université d’Ottawa), afin de mesurer les compétences en littératie, en numératie et en pensée critique des populations étudiantes entrante et diplômée.

Principaux constats

Selon le directeur général du COQES, Harvey P. Weingarten, l’observation la plus révélatrice formulée dans ces rapports est que :

« trop peu de nouveaux diplômés possèdent des compétences supérieures en littératie et en numératie et qu’un trop grand nombre – environ un sur quatre – présente des niveaux de littératie et de numératie inadéquats pour réussir sur le marché du travail actuel ».

Harvey P. Weingarten, COQES

Autrement dit, une grande partie de la population étudiante qui obtient son diplôme est en deçà du seuil de réussite en ce qui concerne les mesures de littératie et de numératie.

Source : Pixabay

Si les compétences essentielles (comme les aptitudes de base en littératie et en numératie) sont jugées importantes depuis longtemps, les compétences « cognitives supérieures » (comme la pensée critique, la résolution de problèmes et la communication à un niveau avancé) sont désormais répertoriées. Dans les listes des compétences recherchées, on retrouve également celles qui étaient auparavant considérées comme des aptitudes générales, voire des attributs personnels. Ces compétences sont désormais qualifiées de « non-cognitives » par les économistes, de « socioaffectives » par les psychologues ou « du 21e siècle » par d’autres analystes.

Le rapport a également permis de constater qu’il existe peu de différences entre les capacités de réflexion critique des nouveaux étudiants et celles des diplômés. Ce constat est jugé préoccupant par H. P. Weingarten, le directeur du COQES, qui prend position dans un récent billet en soutenant que le système d’éducation actuel laisse trop d’étudiants derrière.

Pistes d’action

Selon ce dernier, deux grandes options pourraient contribuer à augmenter le nombre d’étudiants compétents à la diplomation. 

D’abord, il faut se demander pour quelles raisons une partie de la population étudiante diplômée a acquis des compétences et une autre non. Ce questionnement doit se faire en collaboration avec les établissements d’enseignement postsecondaire, en menant des enquêtes rigoureuses comparatives. Ces enquêtes longitudinales sous-tendent des questions de protection des renseignements personnels, de logistique, d’éthique et de technologie. Elles exigent aussi de mettre l’accent, en enseignement supérieur, sur la mesure et la reconnaissance des compétences.

La deuxième option consiste à déterminer comment enseigner les compétences. Certains misent sur l’apprentissage expérientiel, les classes inversées, la technologie numérique, les systèmes de réponse dans un groupe, etc. Selon Weingarten, ces pratiques doivent continuer d’être évaluées afin de valider les résultats d’apprentissage des compétences.