George Veletsianos (Royal Roads University), Royce Kimmons (Brigham Young University) et Fanny Bondah (Brigham Young University) ont analysé les contenus de 2155 sites d’universités et collèges des États-Unis et du Canada pour voir si ChatGPT y était énoncé et si oui, de quelle façon.

Leurs constats sont présentés dans l’article ChatGPT and Higher Education : Initial Prevalence and Areas of Interest, paru sur le site d’Educause, une association s’intéressant à l’utilisation des technologies de l’information en enseignement supérieur.

Leur exploration révèle que sur les 2155 sites observés, 593 établissements mentionnaient le terme « ChatGPT ».

« Parmi ceux qui l’ont mentionné, le nombre moyen de références était de 98 (écart-type = 572), ce qui révèle que même si seulement un quart des institutions mentionnent le terme ChatGPT, parmi celles qui l’ont fait, il semble y avoir un intérêt considérable. »

(Veletsianos, Kimmons et Bondah, 2023, [traduction libre])

De l’exploration à l’adoption ?

L’équipe de recherche a ensuite analysé 100 pages Web où était inscrit « ChatGPT ». Trois types de mentions sont ressortis :

  1. Des textes d’opinion ou des annonces de conférences sur l’intelligence artificielle générative (44 %) ;
  2. Des retours d’expérience sur l’utilisation de ChatGPT (34 %) ;
  3. Des mentions de politiques liées à l’usage de ChatGPT (22 %).

Ces trois types de mentions illustreraient une évolution de la perception de ChatGPT, passant d’une phase d’exploration à une phase d’adoption, soutenue par l’élaboration de politiques relatives à son utilisation.

De l’importance de réfléchir aux implications de ChatGPT

Veletsianos, Kimmons et Bondah reconnaissent que leur analyse ne reflète pas l’adoption ou l’utilisation de ChatGPT, mais ils estiment qu’elle fournit une mesure de l’engagement envers ChatGPT et une idée du degré d’exploration de ces outils en enseignement supérieur.

L’équipe de recherche relève également que la vitesse relative avec laquelle les universités et collèges s’intéressent à cette nouvelle technologie témoigne d’une certaine volonté de la comprendre et de mieux en saisir les implications, tout en demeurant prudent face à elle.

Cette invitation à la prudence rejoint par ailleurs les propos tenus dans la lettre ouverte Pause Giant AI Experiments – dont une traduction est disponible sur le site Le Collimateur. Les signataires de cette lettre, dont Yoshua Bengio (Mila), Steve Wozniak (Apple), Elon Musk (SpaceX, Tesla & Twitter) et Yuval Noah Harari (auteur de Sapiens), y demandent un moratoire sur le développement de systèmes d’IA plus puissants que GPT-4 (Le Collimateur, 2023).

Références

Le Collimateur. (2023, 29 mars). Lettre ouverte : Pause Giant AI Experiments.

Veletsianos, G., Kimmons, R. et Bondah, F. (2023, 15 mars). ChatGPT and Higher Education: Initial Prevalence and Areas of Interest. Educause.

Image en entête : wocintechchat.com