Un récent article paru dans l'édition canadienne du média universitaire The Conversation montre l'importance de développer la résilience des étudiants à long terme, mais aussi leur capacité à vivre les revers quotidiens.

Le billet, rédigé par Astrid Kendrick de l’University of Calgary, distingue d’emblée la résilience et la flottabilité (buoyancy) scolaires. La première désigne la capacité d’une personne à relever les défis scolaires à long terme. La deuxième définit plutôt la capacité des étudiants à se relever des revers quotidiens qui jalonnent un parcours scolaire typique, comme une mauvaise note à un test, une rétroaction négative de la part d’un enseignant ou un rejet dans une équipe sportive.

Vivre l’incertitude quotidienne

Selon Kendrick, les étudiants qui sont capables de se relever des défis quotidiens en milieu scolaire seront mieux équipés pour relever ceux rencontrés dans leur futur milieu de travail. En effet, peu importe leur profession, les adultes font face à d’incertitude et à des situations stressantes chaque jour.

Les adultes équilibrés sont confiants dans leur capacité d’exécuter leurs tâches quotidiennes et planifient à l’avance pour respecter les échéanciers. Ils ont pratiqué ces compétences pendant leurs années scolaires.

Que peuvent faire les professionnels et les intervenants pour aider les étudiants à faire face aux difficultés quotidiennes et à composer avec le stress ?

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Les cinq C

L’auteure soutient que la flottabilité scolaire peut être renforcée en misant sur les « cinq C »: sang-froid (composure), confiance (confidence), engagement (commitment), contrôle et coordination.

  1. Sang-froid (composure). L’anxiété peut priver les étudiants de l’état d’esprit calme et confiant dont ils ont besoin pour relever avec succès les défis scolaires quotidiens. Selon Kendrick, des recherches sur la flottabilité scolaire ont révélé que les étudiants les plus dynamiques sont généralement moins anxieux.
  2. Confiance. La confiance est la croyance de l’étudiant en sa propre compétence. Selon Kendrick, il est documenté que la pratique du « par cœur » ou la mémorisation infinie des faits est moins efficace pour renforcer la confiance des étudiants qu’une relation positive avec un enseignant.
  3. Engagement. L’engagement renvoie à la persévérance dans l’accomplissement d’une tâche. Un échec présent ne prédit pas un échec futur; c’est pourquoi les étudiants apprécient les commentaires sur la façon dont ils peuvent s’améliorer.
  4. Contrôle. Selon Kendrick, les étudiants qui estiment manquer de contrôle pourraient ne pas prendre les mesures nécessaires pour améliorer leurs notes parce qu’ils attribuent leur échec à une force extérieure. Plutôt que de chercher des moyens d’améliorer leur compréhension d’un sujet, ils peuvent blâmer l’enseignant ou le système éducatif pour leur échec.
  5. Coordination. Apprendre à décomposer des tâches plus importantes ou difficiles en tâches plus petites, avec des échéances quotidiennes à respecter, est une compétence essentielle dans la vie courante. Les enseignants peuvent donner l’exemple en matière de coordination et de planification. Kendrick a adopté cette pratique pédagogique dans ses propres classes universitaires, après avoir constaté que les étudiants attendaient quelques jours avant la date limite pour débuter leurs travaux de session. Afin d’aider ses étudiants, elle crée maintenant des devoirs avec des échéances progressives qui mènent éventuellement à l’échéance finale. Ce type d’évaluation vise à stimuler l’autorégulation des étudiants.

Le stress quotidien existe bel et bien pour les étudiants, mais des pratiques existent pour les aider à composer avec celui-ci. Selon Kendrick, en développant la flottabilité scolaire (buoyancy), ils peuvent apprendre à naviguer sur les vagues turbulentes au lieu d’être écrasés par elles.

Consulter ce billet (en anglais) paru dans The Conversation