Voici un résumé d'un article visant à définir et comparer différentes définitions de la persévérance et de la réussite des études universitaires et à opérationnaliser ces concepts. Paru en 2015 dans la Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur (RIPES) l’article Vers une meilleure compréhension de la persévérance et de la réussite académique : analyse critique de ces concepts adaptée au contexte belge francophone vise à définir les concepts de persévérance et de réussite afin de les opérationnaliser et d’en accroître la portée en Belgique francophone où, depuis trente ans, le taux d’échec avoisine les 60% pour les étudiants de première année dans l’enseignement supérieur. Parmi ces étudiants en échec, plus de 25 % décident d’abandonner l’enseignement universitaire. Cette donnée peut étonner, mais une enquête de l’OCDE (2013) confirme ces taux à un niveau européen.
La problématique de l’échec et de l’abandon est souvent mise en exergue lors de la transition secondaire-universitaire. Cependant, ce problème ne se limite pas à la première année et s’étend à tout le cursus universitaire. En effet, l’OCDE (2013) affirme que 30 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur abandonnent leurs études sans obtenir de diplôme.
L’objectif de cet article est de mener une réflexion à propos de la réussite et de la persévérance à l’université en s’appuyant sur la littérature internationale et de soulever les limites liées à leur conceptualisation. Il fournit également quelques repères théoriques pour développer une conceptualisation et une opérationnalisation rigoureuses de ces deux concepts dans le contexte belge francophone. L’article est structuré en quatre points:
  1. Une présentation des concepts d’abandon et de persévérance universitaire et des enjeux qui leur sont liés, ainsi que les limites des conceptions actuelles telles qu’elles sont abordées dans la littérature, pour en venir à une définition explicite et opérationnalisable de la persévérance, applicable au contexte belge francophone.
  2. Une présentation des concepts d’échec et de réussite universitaire, en suivant la même structure.
  3. Des recoupements pouvant exister entre le concept de réussite et celui de persévérance.
  4. Une analyse des implications pratiques de cette réflexion, les limites de cette approche et quelques pistes de recherche.
Les auteurs en viennent à l’évidence que leur démarche présente certaines limites et l’importance de la promotion de la réussite et de la persévérance nécessite d’être nuancée. La définition proposée de la réussite soulève de nouvelles questions: « En effet, la réussite, en tant que décision administrative prise par un jury, s’appuie sur des critères qui ne prennent pas en compte la manière dont l’évaluation a été construite. Les examens mesurent-ils bien les compétences supposées acquises par la formation ? Quelles sont les compétences réellement acquises par un étudiant qui réussit ? Au vu de ces questionnements, nous pourrions donc nous demander si l’axe de la réussite est le plus approprié pour étudier la transition secondaire-supérieur. » Cette réflexion autour de la définition de deux concepts-clés amène les auteurs à citer Gerdes et Mallinckrodt (1994) qui affirmaient, il y a 20 ans, que:
une adaptation réussie à l’université est le fruit de trois variables complémentaires, à savoir la décision de l’apprenant de rester à l’université, la réussite académique de cet apprenant et son bien-être.
Enfin, les auteurs concluent « qu’au-delà de la promotion de la réussite ou de la persévérance universitaire, nous pourrions parler de promotion de l’adaptation académique. Cette promotion de l’adaptation pourrait donc évaluer conjointement la réussite et la persévérance, tout en considérant le bien-être et l’épanouissement de l’apprenant dans son programme d’étude ».